Extrait du journal

se rendit à ces observations et consentit à la proposition qui lui était faite de remettre les élections municipales à jeudi prochain 30 mars. Les pourparlers s'étant prolongés quel que temps et les bataillons qui occupaient la rue de Rivoli montrant quelque crainte que leur général ne fût gardé prisonnier, le délégué retourna auprès de ses hommes pour les prévenir que tout était en voie d'arrangement et que dans quelques mi nutes on serait d'accord. Effectivement, on se séparait peu après, et les élections étaient fixées pour jeudi prochain. Il est donc complètement inexact, comme quelques journaux l'ont annoncé ce soir," que la mairie du 1" arrondissement a été occupée par les bataillons obéissant au comité central. La fermeté de MM. Adâm et Méline, ainsi que l'attitude résolue des gardes nationaux sous les ordres du com mandant Barré, n'ont pas permis l'exécution de ce projet. Cette démonstration a pris un moment un caractère très menaçant, une pièce de ca non ayant été dirigée à l'angle de la rue de Rivoli, contre la mairie ; les artilleurs restèrent quelque temps devant leur pièce en montrant avec affectation une boîte à mitraille dont ils finirent par charger leur canon. Les gardes nationaux, en présence de ces dispositions, reçurent l'ordre de monter dans les maisons et d'occuper toutes les fenêtres. C'est alors que l'officier d'ordonnance du délégué Brunei fît détourner la pièce de canon de sa première direction et assura qu'il n'avait aucune intention provocante. Cet incident, qui a produit une vive agita tion et qui a été si mal interprété dans des quartiers plus éloignés, a* duré près de deux heures. Quelques momens après, le calme était revenu, les gardes natio naux reformaient les faisceaux, et ce soir la circulation est même rétablie sur la place Saint-Germain-l'Auxerrois. Il ne reste plus pour protéger la mairie que quelques piquets de gardes nationaux, les autres ayant été renvoyés....