Extrait du journal

Nous avons été trompés dans notre attente. La gauche n'a pas pu !mfer au delà des paroles. Devant l'acte, le coeur lui a manqué. Eile a été reprise de ses irrésolu tions et de ses faiblesses, et, après avoir parlé comme nous, elle a voté avec les partis qui la méprisent et qu'elle déteste. N'est-ce pas l'histoire de la gauche de puis douze ans? L'étrange théorie que la gauche, mi norité à notre égard, voudrait nous appliquer, elle se l'applique à elle-même. Majorité à l'égard des radicaux, au lieu de les abandonner à leur petit nombre, elle leur cède, elle se met à leur suite, elle transige avec eux, elle les couvre, et c'est ainsi que dans la loi de régence les voix de la gauche sont venues en aide aux dix ou douze voix radicales. Aussi recueille-t-elle main tenant leurs éloges et leurs remerciemens ; nous ne les lui envions pas. La gauche aime l'ordre, mais elle a fait l'opposition la plus vive au ministère de Casimir Périer. La gauche aime la paix, mais il n'y a pas un des actes auxquels la conservation- de la paix est due qu'elle n'ait amèrement blâmés. La gauche aime la monarchie ; elle a ressenti comme nous le coup cruel qui a frappé la-royauté dans la personne de M. le duc d'Orléans; mais, au dernier moment, elle n'a pas eu la force de voter la loi de régence ! Que le Courrier Français nous permette de choisir un dernier exemple. M. le duc de Nemours traverse en ce moment nos départemens de l'Est. Les populations l'ac-...