Extrait du journal

On parle de réformer le calendrier. Ce serait un avantage pour, tout le monde, et spécialement pour le budget de la Ville de Paris. Tous les mois seraient égaux, février n'aurait jamais 29 jours, de sorte que le Conseil municipal n'aurait plus l'idée de payer un jour supplémentaire au personnel municipal quand l'année est bissextile. Les finances de la Ville sont tellement prospères, comme nul ne l'ignore, qu'on ne sait comment se débarrasser des excédents de recettes. Le Conseil a trouvé l'occasion inespérée de jeter par les fenêtres 450.000- francs dont il faut croire qu'on était encombré. Les traitements au mois dans tous les pays sont les mêmes que le mois ait trente jours ou trente et un. L'originalité, c'est de majorer le mois de février, qui est le plus court de tous, même quand il fait le maximum. Il n'y a pas à s'étonner, étant donné cette arithmétique, si le contribuable parisien est appelé à de nou veaux sacrifices. Tous les prétextes sont bons pour gaspiller. Qu'il s'agisse d'une piscine, d'un château à transformer en sanatorium, rien n'est assez cher quand c'est la Ville ou le Département qui paient. Mais le coup du 29 février est tout de même génial dans son genre. Il n'a qu'un inconvénient, c'est de ne revenir que tous les quatre ans. Mais,, si le précédent s'établit, il se trouvera bien un conseiller philanthrope pour proposer que, budgétairement parlant, toutes les années soient bissextiles....