Extrait du journal
enfant, se préparait aux jeux de la scène. 11 y songeait dès sa jeunesse. Tours vit ses premiers essais , qui furent heu reux. Mais ses débuts à Paris, à l'Opéra-Comique, par la pièce intitulée Pierre-le-Grand, débuts dont il rappelle avec complaisance l'éclat ? se rapprochaient d'qne époque bien peu favorable au théâtre. De 1789 à 1800, la révolution française fut un temps d'a narchie pour les lettres comme pour la société. On criait à la tyrannie des grands écrivains, comme on maudissait le despotisme d'Henri IV et de Louis XII. Plus de lois, plus de règles , plus de ces sages préceptes dictés par la raison, consacrés par le goût : on n'y voyait que des entraves im posées au génie ; aussi que de génies on allait voir paraître ! On voulait non pas régénérer, mais changer, renouveler le théâtre et les mœurs, la littérature et l'Etat. Les novateurs s'insurgèrent en foule, même contre la langue. La gram maire conservait un veto qu'on ne voulut plus reconnaître, et bientôt la tribune, la poésie, le barreau, la presse, et surtout la scène, parièrent un idiome inculte , incorrect, emphatique, déclamatoire, obscure,inintelligible. Les écri vains d'une pareDle époque auraient eu bien raison de vouloir que tous les hommes, égaux en droits, fussent égaux sur tout en talens. M. Bouilly pouvait plus qu'aucun autre opposer une digue au torrent. Les plus mauvais jours avaient passé. Déjà le consulat et les premières années de l'Empire marquaient un retour sensible à des idées plus sages, à de plus saines doc trines. Avec de bonnes études; avec son goût pour la la tinité, avec ce culte des anciens qu'il cite à tout propos, avec ce talent remarquable au théâtre d'inventer, de pré parer et de suivre des situations dramatiques, M. Bouilly aurait utilement exercé l'influence de son exemple et de son nom. Mais il fut au contraire un des plus hardis novateurs. Son talent, ses qualités et même ses défauts se trouvaient en-rapport avec le goût du temps. On ne connaissait plus de modèles que Voisenon et Lachaussée, c'est-à-dire l'esprit poussé jusqu'à la recherche, et la sensibilité provoquée jusqu'aux sanglots. M. Bouilly ne se fit faute d'aucun des moyens de réussir : après avoir eu des succès de bon aloi, des succès très francs, très mérités, très flatteurs à l'OpéraComique, il en obtint encore de prodigieux dans le vaude ville coquet et dans la comédie larmoyante. 11 prit dès lors dans les lettres le rang que lui assignaieàt ses ouvrages. Il fut recherché, fêté dans le monde et méri-...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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