Extrait du journal

TARIS, 26 DÉCEMBRE. , Le discours de M. le président du conseil des ministres dans la séance de vendredi dernier est empreint d'un esprit de paix et de con filiation qui est fort louable. Il y a une phrase seulement qui nous afflige, parce qu'elle peut devenir un germe de désunion entre la majorité de la Chambre et le ministère. C'est la phrase où il re pousse d'avance la proposition d'enquête qui a été faite Nous croyons que le ministère risque de se méprendre d'une façon fâcheuse, s'il pense que l'enquête est faite contre lui. Loin de là , ce sont les discours que le président du conSeil des mi nistres et le ministre des affaires étrangères ont prononcé dans les der niers jours de la semaine dernière , qui sont la cause et la base de l'enquête. Ils ont parlé de complots et de menées factieuses La Chambre qui a pu se convaincre par les derniers événemens nue ce n était point à tort qu'il avait été parlé de la sorte , la Chambre suit le ministère dans la route qu'il a ouverte. 11 a indiqué : elle veut éclair cir ses indications. Ce n'est point contre le ministère que l'enquête est faite , c est a la suite des paroles du ministèrej c'est dans le sens et dans l'esprit de ses discours. Telle est évidemment l'intention de l'enquête proposée Pour que cette enquête eût une autre intention , il faudrait supposer que le ministère 11 a puis les idées qui! avait la semaine dernière qu'il a changé d'alliés et d'adversaires, qu'il penche de gré ou de force vers le parti du désordre qui a été vaincu le 22 décembre. Or il suffit de voir les noms des ministres et de lire leurs discours pour reconnaître que cela est impossible. Le ministère a voulu l'ordre . et il le veut le ministère a dénoncé le désordre avant qu'il éclatât: il a tout fait pour le réprimer quand il a éclaté. Nous ne concevons pas quel motif il aurait maintenant de s'opposer à une enquête qui n'a d'autre but que de rechercher les causes de ce désordre. La Chambre , avertie la semaine dernière par les ministres et cette semaine par les événemens, la Chambre a vu qu'il y avait dans le pavs un principe de désordre. Elle veut le rechercher et le connaître Une assemblée politique a un intérêt extrême à connaître l'état dupavs Tout ce qui s'y passe d'important est de son ressort, et elle ne peut lermer les yeux sans que sa dignité souffre de cette négligence. Il est évident que les événemens politiques, que la marche des affaires que le mouvement de l'opinion publique, que tout cela enfin influe si'nquliè renient sur la majorité d'unê Chambre, sur ses idées et sur ses décisions Il est donc tout simple qu'elle veuille savoir exactement à quoi s'en tenir sur la nature d'événemens qui peuvent influer puissamment sur ses délibérations et sur ses votes. C'était une .des prétentions de la Restauration de vouloir que les Chambres restassent étrangères h tout ce qui se passait hors de leyr enceinte , et ne considérassent jamais dans une loi que le texte de celte loi, sans avoir le droit de s'enquérir des circonstances dans lesquelles elle était rendpe. L'Opposition a pendant quinze ans soutenu la doctrine opposée à ces prétentions absurdes ; pendant quinze ans elle a soutenu qu'elle...