Extrait du journal

Nous apprenons en Dernière Heure qu'un Conseil de cabinet a expédié ce matin « les affaires courantes ». C'est là en effet une besogne dont aucun gouvernement ne sau rait se dispenser. La nouvelle risque cepen dant de décevoir un peu l'opinion, si l'on considère la vague inquiétude qu'y sèment depuis quelques jours les agitations brouil lonnes de la Chambre et du Sénat. Que le fait soit vrai ou qu'il soit faux, les couloirs parlementaires rie résonnent que d'histoires de remaniements ministériels, toutes contradictoires naturellement selon les groupes d'où elles émanent, mais qui ont au moins ce caractère commun de jeter un certain trouble dans l'esprit, public. Et il y aurait vraiment un intérêt national à faire cesser le plus tôt possible ces racontars énervants. ' . Si le gouvernement 'veut rester tel qu'il est, et ce, serait là sans doute la meilleure solution, sinon pour les ambitions person nelles, du moins pour le pays, qu'il le dise franchement, quitte à risquer un nou vel assaut dès' chasseurs de portefeuilles.! Si, au contraire, le gouvernement estime que certains remaniements intérieurs sont devenus nécessaires, et il est encore le meilleur juge de la question, qu'il le dise aussi, et qu'il se hâte surtout d'accomplir toutes les formalités de procédure qui sont de règle en pareilles circonstances ! Mais, dans quelque sens qu'il conclue, on doit souhaiter, au rpoins, qu'il se hâte de con clure. Rien n'est plus fâcheux en ce moment, pour les hommes au pouvoir,que de donner en France et hors de France l'impression de la plus légère indécision. Puisque le mal heur veut que la Chambre ne puisse pas se tenir tranquille, et qu'elle manifeste à tort et à travers une incohérence déplorable, il importe d'autant plus que le ministère af firme nettement sa volonté, et ne se re tranche pas dans une prudente abstention derrière une formule un peu trop neutre et commode....