Extrait du journal

M. Caillaux a fait de nouveau, hier, à la Chambre, un excellent discours. Il a combattu le système des primes à la marine marchande, système dans lequel 011 veut s'enliser davantage et dont les mauvais ré sultats cependant ne sont point contestables pour qui considère non les intérêts particuliers, mais les intérêts généraux du pays. Aucune des lois faites pour établir les primes n'a réussi à réaliser ce que î l'on attendait d'elle : ni la loi de 1881, ni celle de 1893, ni celle de 1902. On a toujours promis, lors du vote de ces lois, qu'ellos no seraient qu'un remède temporaire, un traitement de quelques années donné à nos constructeurs et à nos armateurs pour leur permettre de passer, sans trop de crises, les maladies de croissance de leurs industries. Et voilà que le traitement se prolongera, que le remède est administré avec des doses plus fortes, et que ces industries s'y sont habituées et no veulent pas qu'on le leur supprime. M. Caillaux, et nous pen sons de même, n'est point d'avis qu'on puisse lo faire cesser d'un seul coup et s'accommoderait d'un système transitoire ménageant les étapes. Il n'-a pas réussi à convaincre la Chambre de renvoyer le projet à. la commission : 318 voix contre 233 loi ont donné tort. Et néanmoins, lorsqu'on examine -de près les arguments qu'il a fait valoir et que n'ont pas réussi à réfuter ses adversaires, on est bien obligé de reconnaître qu'il a défendu les véri tables intérêts généraux du pays, Il a prouvé, avec des chiffres certains, qu'au point do vue des sa laires et de la nourriture des équipages, lo prix, do revient pour les navires français serait plutôt infé rieur à celui des navires anglais. Il a réduit à leur réalité objective les prétendues primes affectées à la marine anglaise et montré en quelles minces proportions se trouvaient être celles accordées, plus ou moins directement, à la marino allemande, par rapport aux avantages énormes que nous donnons en France à nos constructeurs et à nos armateurs et...