Extrait du journal

ministère, il n'y a pas eu de réclamations. Les six invalidations prononcées n'ont pas eu pour cause des actes de candidature officielle. Bien plus, certains amis de M. Méline ont pu se plaindre avec raison d'avoir "été combattus par les préfets, ce qui prouve surabondamment que les excès de zèle des préfets, lorsqu'il s'en est produit, n'ont pas été provoqués- par le minis tère d'alors, tant s'en faut. L'opinion est faite d'ailleurs sur ce point. Il y a dans les faits de candidature officielle, môme aujourd'hui, deux facteurs à distinguer. Il y a ceux qui sont encouragés par le gouver nement et ceux qui lui échappent. A l'époque où M. Combes régnait à la place Beauvau, et où M. Edgar Combes dirigeait le chœur des préfets, tout était de bonne guerre. Préfets et sousrpréfets n'étaient jugés que d'après leurs exploits électoraux. Jamais pareil abaisse ment des mœurs administratives n'aurait pu être imaginé dans un gouvernement prétendu démocratique. Les fraudes les plus grossières, les abus de pouvoir les plus illégaux, tout était admis. Les fiches et les délégués faisaient rage. Le ministère actuel proteste de la pureté de ses intentions et il est probable en effet qu'il ne donne pas'à ses agents les mêmes instructions que son prédécesseur. Mais ce sont les mêmes agents ; ils ont leurs habitudes et ils n'en chan gent pas volontiers. Ils ont partie liée avec certains candidats et ils ne se résigneront pas à ne pas tracasser les adversaires des susdits candidats. On pense bien que les préfets qui n'hésitaient pas, sous M. Méline, à combattre au couteau les amis de M. Méline, ne se prive ront pas de continuer aujourd'hui. Quelques vagues engagements à la tribune, même quel ques vagues circulaires officielles, ne les gênent pas dans leurs opérations de brigan dage électoral. Pour mettre un frein, sinon un terme, au scandaleux épanouissement de la candidature officielle, il faudra au gouverne ment la volonté manifeste et tenace de réfor mer un mal déjà invétéré, qui gangrène tout notre * organisme politique. La parole est à M. Dubief, ministre de l'intérieur, qui n'assis tait pas à la séance d'hier....