Extrait du journal

lies radicaux-socialistes. Le groupe radical socialiste examinait hier l'attitude qu'il doit tenir devant le gouvernement. Entre ennemis et partisans du ministère la discussion fut tout de suite très vive, et cette réuuion plénière est peut-être la dernière où les radicaux-socialistes de la Chambre se seront vus tous ensemble. Du moins, M. Pelletan, qui a la parole assez franche, déclara-t-il brusquement : « L'heure est venue de fonder un nouveau groupe radical-socia liste qui soit enfin radical-socialiste. » Cette formule montre assez combien il est embarrassant en toute circonstance, et particulièrement dans le cas présent, de se mettre d'accord entre gens dont les uns restent soucieux de Ijon ordre et de paix publique, dont les autres réservent leur bienveillance aux pires excès. On. aperçoit clairement, dans la, réunion que la séparation des uns et dos autres est au'moment de so faire. Il est Vraisemblable, d'ailleurs, que, certains membres du groupe n'hésitent que pour des raisons "d'intérêt " électoral: à rompre avec le ministère. Mais il est sûr aussi que les événements de la grève et la conduite du gouvernement posent une question à laquelle il faut répondre par oui ou par non. Est-on pour l'ordre? Est-on pour le désordre? Voilà ce que chaque député doit dire nettement par son vote. M. Pelletan, M. Thalamas et leurs amis ont pris parti : ils sont pour le désordre. On s'en doutait. 11 est excellent qu'ils l'affirment. Désormais : ils n'ont qu'à rejoindre, ou la petite co horte un peu suffisante des républicains socialistes, ou mieux les unifiés avec qui ils s'entendront à mer veille. Et l'on saura, désormais qu'aveceux le gouver nement doit pratiquer une soumission respectueuse aux ordres .des syndicalistes et de la C. G. T. Reste l'autre fraction du groupe, celle qui, malgré tout, reconnaît la nécessité de résister aux procédés de violence. Les députés qui la composent annoncent leur intention d'approuver le ministère pour lepassé, sauf à discuter les mesures qu'il proposera pour l'a venir. Ils veulent se réserver, comme on voit, c'est à-dire réserver leur liberté de continuer, à l'occasion de ces mesures, l'équivoque et les faiblesses où ils se sont complus trop longtemps. Mais s'ils font ce cal cul, ils se trompent. Les temps sont changés. On a vu tout à coup ce que donnait à la longue cette poli tique de perpétuelle défaillance. Elle est définitive ment condamnée. Et pour l'avenir comme pour le passé, il faudra choisir entre la sécurité générale et les plus dangereuses aventures ; il faudra que les radicaux-socialistes eux-mêmes so prononcent. Après, tout ils n'ont à s'en prendre qu'à leurs propres fau tes si le choix s'impose soudain avec une rigueur à laqueLle nul ne pourra se soustraire....