Extrait du journal
Le crédit de M. Basly paraît fort ébranlé dans sa propre circonscription, si l'on en juge par l'accueil qui vient d'être fait à Wingles, au député socialiste de Lens. Le Siècle raconte que M. Basly avait organisé, ces jours derniers, dans cette commune, une conférence où il devait rendre compte de son mandat et re commander aux électeurs la candidature au Conseil général du citoyen Erard, secrétaire du syndicat. Au lieu de rencontrer, comme il l'espérait, des auditeurs empressés et attentifs, il s'est trouvé en présence de mineurs qui l'ont vivement interpellé sur la question du syndicat, et qui, peu satisfaits de ses explica tions, l'ont hué de telle sorte qu'il a dû re noncer à sa conférence. C'est aux cris de : « A bas le syndicat ! tas de panamistes ! » que M. Basly fut obligé de s'éloigner et de se réfugier à Lens. Pareille aventure est arri vée, paraît-il, à M. Lamendin, qui devait faire mardi dernier une conférence à Vendm-leVieil. Seulement, averti sans doute de la réception qui V attendait, il avait pris soin de ne pas comparaître en personne, et s'était fait représenter par le citoyen Beugnet, délégué syndical aux mines 'de Béthune. Le suppléant de M. Lamendin n'a pas été plus heureux que M. Basly.: Il a vainement essayé de se faire entendre et, au bout de quelques instants, il lui a fallu s'esquiver , accompagné par les cris de : « Rendez-nous notre argent, tas de pana mistes » ! Par un juste retour des choses d'ici bas, cette qualification est maintenant appli quée à ceux-là mêmes qui en ont fait un si fréquent usage. Quant aux griefs spéciaux que les mineurs du bassin de Lens peuvent avoir contre les chefs du syndicat, au sujet de leur gestion, nous ne sommes pas à môme de les apprécier. Mais on remarquera que ce n'est pas la première fois que de semblables réclamations se produisent, et que des syndiqués se plaignent de la destina tion donnée à leurs cotisations. Quoi qu'il en soit, l'astre de MM. Basly et Lamendin paraît...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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