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Journal des débats politiques et littéraires, 30 juillet 1895

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Journal des débats politiques et littéraires
30 juillet 1895


Extrait du journal

Tout le monde sait que-le plaisir de voir courir des chevaux n'entre que pour une part assez faible dans le succès de ce genre de divertissémènts. Au fond, c'est le jeu sous ses formes diverses qui en constitue l'élément principal.-Il serait fort intéressant de connaître le total, même approximatif, des déplacements d'argent amenés par l'ensemble des paris. Mais cette évaluation ne peut être faite, parce: que là loi ne reconnaît qu'une seule forme -de pari : le pari mutuel, qu'elle régle mente officiellement. Quant au pari au livre qui, dit-on, est au moins aussi répandu, sinon plus répandu que le pari mutuel et qui provoque des déplace-* mènts de fonds aussi considérables, il est censé ne pas exister, puisque tout ce qui est- illégal n'existe pas. Dans tous les cas,; les transactions du pari au livre échap-j peht au contrôle de l'administration et! sur ce point on en est réduit aux conjec tures. Grâce à la loi de 1890, nous savons; ( mieux à quoi nous en tenir sur les opéra tions du pari mutuel. Cette loi a reconnu! l'existence du pari mutuel et, sous le ré gime qu'elle a inauguré, les sommes: engagées subissent un prélèvement de "S 0/0; un règlement d'administration a fait deux parts de ce prélèvement : 2 0/0 sont attribués à des œuvres de bienfaisance et 1 0/0 revient aux Sociétés chevalines d'é-i levage. Il résulte des statistiques officiel les dressées en vue de cette perception que, en 1893, une somme de 189,498,877 fr. a été engagée sur le pari mutuel. A eux seuls, les hippodromes parisiens et suburbains figurent dans ce total pour 182,178,995 fr. Le prélèvement total de l'administration a été de 5,084,966 fr. 31, dont 3,789,977 francs 44 ont été répartisrpar les soins du ministère de l'intérieur, entre diverses. œuvres philanthropiques. Certes, c'est là une aubaine qui n'est ças à dédaigner, et il est permis de se si on ne devrait pas l'augmen ter. Quand on voit avec quelle insouciante prodigalité le public des courses gaspille S'argent, on est tenté de croire qu'une part un peu et même beaucoup plus large pourrait être faite à la bienfaisance pu blique. Pourquoi ne porterait-on pas à 5 et même à 10 0/0 le prélèvement légal? Cela serait d'autant plus facile que per sonne ne s'en plaindrait. D'abord, cette -taxe des pauvres est absolument volon taire; rien au monde n'est plus facile que de s'y soustraire/et ceux qui l'acquittent se soucient assez peu de savoir si elle est faible ou lourde. En effet, qu'im porte au parieur malheureux que le louis qu'il a perdu passe tout entier dans la poche d'un voisin plus favorisé par le sort, ou que l'administration en re tienne une part plus ou moins grande? , Ceàt évidemment le dernier de ses sou cis, puisque, avec ou sans la taxe, il ne perd Ài plus ni moins. Il semble même ce qu'une hypothèse qu'il doive s'estimer moins malheureux en pensant V\!!"' . ' : - . . V"".:...

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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