Extrait du journal

Si M. de Monzie se plaint de n'avoir rien pu prévoir, c'est pour po ser, sérieusement sans doute cette fois, une grave question, celle du rôle et de la responsabilité de notre diplo matie. Comment, dit-il, celle-ci a-t-elle pu être toujours surprise par les événements ? « Nous avons, écrit-il, des comptes à de mander aux agents de notre diplomatie, qui avaient pour mission de dire la vérité à leur ministre. Quels sont les responsa bles de notre inadvertance ? Faut-il les chercher dans les bureaux du Quai ou dans les postes de l'étranger ? » En réalité, il est très probable que M. de Monzie sait à quoi s'en tenir. Il ne peut pas ignorer que les grands responsables ont toujours été au centre. Ce sont les ministres et le personnel dirigeant dont ils se sont entou rés qui ont réduit à l'impuissance ceux des agents qui voyaient clair. Leur action a toujours été d'étouffement. Ici encore, le problème est essentiellement politique. C'est une mauvaise politique qui a tout compromis et qui, finalement, a accumulé les ruines. Il est excellent que M. de Mon zie appelle l'attention, fût-ce avec quelque fantaisie, sur une situation déplorable. Il est seulement regrettable que ce soit un peu tard. I.es personnages consulaires qui aujourd'hui s'inquiètent et réclament des explications n'avaient-ils pas précisé ment pour mission d'exercer un contrôle et, dénonçant à temps les bassesses de notre politique courante, n'auraient-ils pas dû ne pas laisser les choses aller à vau l'eau ?...