Extrait du journal

M. Dufaure a puissamment contribué à faire prévaloir cette disposition. Si l'on admet, disait-il, que l'avis du Sénat est utile, il faut le rendre obligatoire. Sinon, lè Sénat ne voudra pas prendre une part quelconque à cet acte, ni accepter une part de responsabilité dans la mesure de la dissolution. Mais le Président lui-même ne peut-il pas vouloir user de son droit d'une manière intempestive? Le Sénat, dont on demande l'avis , est un arbitre élevé, impartial, qui présente cette double garantie : que, si le Président cède à co une passion coupable » en voulant dissoudre la Chambre des Députés, il sera arrêté par le Sénat ; que si, au contraire, le Président de la répu blique a raison en voulant, « pour des causes graves », en appeler au jugement du pays, il sera appuyé de l'autorité du Sénat et que dans la nation l'on ne se li vrera pas à l'excitation passionnée qui a lieu quelquefois en faveur de la Chambre dissoute, excitation dangereuse pour le Président qui a décrété la dissolution. Quant au délai à établir pour la convoca tion d'une Chambre nouvelle, le plus court est le meilleur, car la présence du corps législatif, le plus souvent, est une cause- de force pour le Président de la république plutôt qu'une cause* de fai blesse....