Extrait du journal

Le Comité national à l'Elysée Le Président de la République a reçu hier après-midi les membres du Comité national de la contribution volontaire, qui sont venus lui exposer l'état de leurs travaux. A cette occasion, le maréchal Jofifre, pré sident du Comité, a prononcé les paroles sui vantes : Monsieur le Président, Les membres du Comité national de la con tribution volontaire, dont je me fais l'interprète auprès de vous, ont tenu à venir assurer leur Président d'honneur de leur respectueux dé vouement. Us vous remercient profondément de la mar- ■ que insigne de confiance que vous avez bien voulu leur témoigner, en plaçant sous votre pa tronage l'œuvre dont le gouvernement les a char gés. Le Comité national, qui a commencé ses tra vaux dans une atmosphère réconfortante de concorde et d'entière bonne volonté, est par venu, à l'heure actuelle, au terme de sa période ingrate, mais nécessaire, de l'organisation et des études préliminaires. Le règlement d'administration publique, relatif à la Caisse d'amortissement, qui a largement tenu compte des suggestions du Comité national, vient de nous donner, en effet, la base solide indispensable pour nous permettre d'entrepren dre dans le pays un vigoureux effort de pro pagande. Désormais, les membres du Comité national sont unanimes à estimer que la contribution vo lontaire est entourée de garanties efficaces. Aussi, Monsieur le Président, sont-ils venus vous exprimer aujourd'hui toute leur confiance et vous affirmer leur résolution persévérante de mener à bien, en complet accord avec le gouver nement, cette œuvre de redressement financier, à laquelle vous avez bien voulu accorder le plus vif intérêt. M. Gaston Doumergue a répondu en ces. termes : Messieurs, Vous m'avez remercié d'avoir accordé mon haut patronage à l'œuvre dont le gouvernement vous a chargé. C'est qu'il n'est pas d'oeuvre, dans les circonstances présentes, dont le succès im porté davantage au relèvement des finances pu bliques, au salut de la France et à celui de ses libres institutions. Aussi, est-ce moi qui vous remercie d'avoir répondu, avec un très grand empressement à l'appel -que le gouvernement vous a adressé. Chacun de vous, soit par la gloire qu'il a \ donnée au pays, soit par- les services éminents qu'il lui a rendus, soit par la haute situation qu'il occupe, soit par la grande considération morale, ou l'autorité indiscutée dont il jouit, apporte, au comité national de la contribution • volontaire, un élément précieux et nécessaire de succès. La confiance qui vous anime, vous saurez l'inspirer à la nation tout entière, comme sut la lui inspirer, à une heure tragique de son Histoire, l'illustre soldat qui vous préside. Vos appels seront entendus, car je me refuse à croire qu'aucun Français, sachant le carac tère et le but de l'œuvre poursuivie, puisse y demeurer sourd. Aucune contrainte légale n'oblige à donner, mais un sentiment non moins puissant que la loi dans le cœur des citoyens d'un,, pays libre et qui sut conserver sa liberté, son prestige 'et sa force de rayonnement dans le monde, je veux dire : l'amour de la Patrie, impose à chacun le devoir impérieux■ de souscrire. Le but de la souscription est sacré ; le produit recueilli ne le sera pas moins. Sous -aucun prétexte, dans aucun cas ni d'aucune façon, il ne pourra être détourné...