Extrait du journal

veuille point jbaisser pavillon devant la Chine, nous sommes sûrs maintenant que des motions significatives en partiront pour instruire le peuple des nouvelles trahisons de ses représentans légaux, et pour lui prêcher, par cela même, la ré sistance et la désobéissance. Il n'est tel que d'avoir commencé, en n'importe quoi. On continue avec aisance. Sous les législateur» et les gouverne mens de la Révolution, la.patience et la tolérance eurent un terme, et un Conseil de département ou de commune qui eût infligé un blâme à la Convention n'en eût pas été quitte pour être cité à sa barre. L'unité de la patrie n'était d'ailleurs pas alors un dogme qui se discutât ; c'était même au nom de l'unité ,de la patrie que la Commune de Paris avait tenté d'asservir la Convention. Il est étrange qu'aujourd'hui l'effort de la désagrégation vienne des lieux mêmes où jadis rugissait la passion de l'unité nationale. Mais, à vrai dire, ni les temps ni les caractères ne sont tant changés, et, sous des ensei gnes si diverses, c'est la même révolte qui s'agite dans les mêmes esprits, celle de la médiocrité jalouse de ce qui la dé passe, et mécontente de tout, hors d'elle même. La loi sur l'organisation municipale de Paris et sur l'organisation départementale de la Seine sera toujours une œuvre aussi rude et condamnée à la même désil lusion que la recherche de la pierre phi losophale. Elle n'avancera guère, en tout cas, par l'effet des manifestations que se permet à présent la double et unique re présentation du département de la Seine et de la ville de Paris. Jamais la nation française ne consentira à remettre en des mains inconnues une portion, Si petite qu'elle soit, de sa souveraineté indivisible, et les pouvoirs publics se demanderont, avec plus de raisons encore d'en douter, si un corps municipal ou départemental, fût-il composé des plus grands talens et des citoyens les plus purs, a le droit de S'arroger à leur égard les privilèges et le rôle de l'ancienne censure romaine. PAULBOITEAU....