Extrait du journal
On nous dit que cinq ou six cents mil lions suffiront pour les travaux de con solidation, de chauffage, voire d'amélio ration qui sont dès- maintenant à pré voir. Et M. Gréber, architecte en chef de l'Exposition, promet que tout pour rait être prêt pour la fin de mai, à con dition qu'il n'y ait, du côté de la main d'œuvre, aucune difficulté. Il faudrait n'avoir pas beaucoup de mémoire pour être rassuré à si bon compte. Nous avons entendu ce langage pendant un an. M. Blum avait supplié* les ouvriers de travailler honnêtement. Ne pouvant ou n'osant faire, appel. à leurs sentiments de dignité professionnelle, à ce que noSi pères appelaient la conscience du devoir,' il avait flatté leur amour-propre poli tique. Il les avait adjurés de vouloir bien finir l'Exposition pour gagner une ba taille sur le fascisme mondial. Hélas ! ils l'ont perdue bien gaiement, cette glorieuse bataille, ils ne l'ont même pas livrée : seuls étaient prêts à l'ouverture quelques pavillons dus à la main-d'œu vre étrangère qui, avec un froid mépris, ne s'était pas laissé débaucher. Quant aux prévisions de dépenses, elles ont eu le même sort que les pré visions de dates. Elles ont battu tous les records des crédits supplémentaires, et il faudrait un optimisme particulière ment béat, béat dans le sens clinique du mot. pour se figurer un instant qu'un travail public puisse s'exécuter aux prix convenus, du moment que per sistent les conditions d'embauchage et de grève sur le tas qui ont fait leurs preuves depuis dix-huit mois. Le but, ou tout au moins un des résultats atten dus de l'Exposition, était montrer de quoi nous sommes capables. Est-on sûr de l'avoir atteint, de l'avoir atteint dans un sens très flatteur ? Est-il nécessaire de renouveler l'expérience, si nous le renouvelons avec les mêmes chances défavorables ? Nous ne méconnaissons pas la valeur des considérations invoquées. Nous som mes très sensibles à l'attitude courtoise du Bureau international des Expositions, qui a bien voulu « tenir compte des raisons exceptionnelles invoquées par lé gouvernement français ». Ce que nous craignons, ce que nous sommes forcés de craindre, c'est que les considérations qui nous ont acculés à ne pas être prêts en 1937 ne continuent à agir en 1938. Il serait consolant, et en une certaine mesure réparateur,' de corriger en appel, l'an prochain, le jugement fâcheux que nous avons encouru en première ins tance cette année. C'est très aimable de qualifier d'exceptionnel ce qui s'est passé, mais est-il sûr que nous soyons en présence de quelque chose d'ex ceptionnel ? A. ALBERT-PETIT....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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