Extrait du journal

L'incident de Poitiers. Les dernières infor mations que nous avons publiées sur cet incident fâcheux permettaient de le réduire aux proportions d'une escapade de canonniers... échauffés, une « bombe », comme on dit en style militaire ! et nous continuons à espérer que c'est ce qui ressortira de l'enquête aussitôt prescrite par le ministre de la guerre. Cependant, nous trouvons dans le Journal de ce matin,' une dépêche de Poitiers qui pourrait donner à'penser. Elle annonce que le capitaine de la batterie qui vient d'acquérir cette notoriété regret table « a été relevé par le colonel de son commande ment, en attendant les résultats de l'enquête ». Cela tondrait à démontrer que,, comme le disaient les pre miers télégrammes, la sévérité —. prétendue de cet officier aurait été la cause déterminante de la fugue de ses hommes; car nous ne pouvons supposer un seul instant qu'un chef de corps ait pu prendre une mesure aussi grave sans un motif sérieux, et simplement par esprit de justice... distributive. Tou tefois, une autre phrase de la dépêche du Journal ast un peu pour nous inquiéter : « Aucune décision n'a encore été prise contre les canonniers qui se plai gnent de la présence du capitaine au quartier du malin jusqu'au soir. » Comment ? Ainsi, le zèle, même un peu exagéré, de cet officier à remplir ses devoirs, pourrait être considéré comme une excuse suffisante ou une circonstance atténuante pour la très grave faute contre la discipline ? Nous voulons croire que ces informations vont être catégorique ment et promptement démenties ! M....