Extrait du journal
jusqu'à la-récolte de 1848 de l'immunité accordée au commerce des grains jusqu'au mois de juillet, et l'extension de ce régime libéral au bétail ainsi , qu'aux viandes salées. C'est un acte de prévoyance ■ que nous croyons indispensable, si l'on né veut ■ courir la chance de grands malheurs. C'est impè ■ rieusement indiqué par les circonstances , puisque dès à présent on peut prévoir que la masse des ; subsistances fournie par la prochaine récolte ne •era pas suffisante. En effet, les pommes de terre, qui figurent dans l'alimentation publique pour une très grande part; les pommes de terre, dontla France récolte habituellement 100 à 120 millions d'hecto litres , c'est-à-dire un volume égal à celui des céréales elles - mômes , nous manqueront cette année en grande partie. Elles nous manqueront par la meilleure des raisons, c'est qu'on ne les aura pas plantées, qu'on n'aura pas pu les planter, et il n'y a pas une culture de printemps qui, sur la superficie qu'on réserve aux pommes de terre, •puisse offrir à beaucoup près les mêmes ressources alimentaires. De là donc une cause évidente de cherté pour les grains et pour les subsistances de tout genre au moins pendant une année de plus. Si, ce qu'à Dieu ne plaise, ce qui même n'est pas pro bable, mais ce qui est possible, la récolte des cé réales se trouvait mauvaise cétte année encore, renchérissement pourrait prendre des proportions telles que ce serait une calamité. Voilà ce qu'il faut prévoir, ce qu'il faut à tout prix empêcher. Le danger est d'une telle nature qu'on ne saurait s'y prendre trop tôt pour le conjurer, parce que l'entreprise de faire venir beaucoup de grains du dehors est de très longue haleine, exige beaucoup de préparatifs, et, pour qu'elle ait son effet, il faudrait que les blés partissent des ports étrangers avant le commencement de l'hiver. Tels sont les motifs nets et péremptoires d'après lesquels nous avons, pressé le gouvernement afin qu'il n'ajour nât pas davantage la présentation d'une loi que l'intérêt public réclame, et que les Chambres as surément voteraient, comme elles l'ont fait il y a deux mois pour la loi provisoire des grains. Enfin ce n'est pas le blé seul qui est enchéri ; toutes les substances malheureusement sont dans le même cas. La rareté de quelques unes des denrées les plus usuelles fait invariablement monter le prix de toutes lès autres. Il faut, donc s'attendre à ce que la viande participe à la cherté qui semble inévitable pour les grains au moins jusqu'à la récolte prochaine. Voilà pourquoi nous croyons que cette loi destinée à soulager les populations doit étendre la franchise de droits non seulement à la viande sjir pied, dont les pays voisins n'ont presque rien à nous envoyer, mais aux salaisons qu'en s'y prenant d'avance on pourrait tirer d'Amérique en grande quantité, et dont l'introduction serait un bienfait pour les classes pauvres....
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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