Extrait du journal
Le Vengeur publie encore ce projet de décret sur l'Assemblée de Versailles : La Commune de Paris, Attendu que, par le fait de la révolution du 18 mars, toute élection antérieure à celle de la Commune est non avenue et à refaire à Paris; Que, par le fait des démissions, adhésions ou élections de vingt-six députés de la Seine, Paris n'est plus légalement représenté dans l'Assemblée de Versailles; Que par suite de la retraite des députés de l'Alsace et de la Lorraine, et par suite des dé missions, options et congés d'uu grand nom-' bre de ses membres, l'Assemblée de Versailles n'a plus même le nombre de voix nécessaire à la validité de ses opérations ; Considérant que cette Assemblée, réunie pour traiter avec ia Prusse, n'a pas mandat pour légiférer, encore moins pour constituer ; Que, par conséquent,, son mandat est expire, et. sa session désormais illégale ; Que sa prétention de faire des lois et surtout de modifier la forme politique du gouverne ment de la France constitue une usurpation de pouvoirs et un crime de haute trahison ; Que cette prétention, fût-elle acceptée par certaines contrées encore adhérentes au prin cipe monarchique, n'a plus aucune raison d'ê tre, ni fondement, ni excuse, ni prétexte, à Paris et dans les villes qui ont revendiqué leurs franchises municipales et proclamé leur Commune; Qu'elle a, par conséquent, perdu tout droit de gouverner Paris, qui prétend se gouverner lui-même, sans aucune intervention étrangère, même française, sans aucune dictature par lui subie ou imposée, sans aucun autre lien avec la province que le lien fédéral nécessaire à l'unité nationale ;• Qu'elle doit être pour nous comme si elle n'était pas, et que toute loi votée par elle doit être non avenue et demeurer sans effet; Que son voisinage ne se fait sentir que par le mal qu'elle veut nous faire ; Qu'elle est devenue un foyer de complots contre la République ; Qu'elle n'use plus de son pouvoir usurpé que pour nous nuire et que son existence est une menace pour nos libertés et pour Paris, Décrète : A partir de ce jour, pour Paris et les villes libres de France, pour la Commune de Paris et les Communes fédérées avec elle, l'Assemblée, dite Nationale, siégeant à Versailles, est cou sidérée comme dissoute, ses actes comme non avenus ; Ses membres tenus pour insurgés et traités comme tels dans la Commune do Paris et dans les Communes fédérées. Les gardes nationales dos Communes fé dérées sont chargées de l'exécution du présent décret. Le Cri du Peuple, que publie un autre membre de la Commune, M. Jules Vallès, adresse, de son côté, cette sommation aux « ruraux » de Versailles d'aller mourir au fond de leurs étables :...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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