Extrait du journal
PARIS 3 27 MAI. On continue à attaquer l'administration de la police à 1 occasion de l'émeute du 12 mai dernier : deux mots seulement de réponse. Sans aucun doute la police doit, autant qu'elle le peut, prévenir les complots, les atten tats, ces crimes que l'Opposition tout entière, nous som mes heureux de le dire, qualifie, comme nous, d'assassi nats. Mais le peut-elle toujours ? Y a-t-il nécessairement négligence ou incapacité toutes les fois qu'un désordre n'est pas prévenu, étouffé avant sa naissance? L'homme le plus habile, le plus vigilant, peut-il répondre qu'ii n aura jamais à réprimer, parce qu'il saura toujours prévenir ? Ne regarderait-on pas avec justice comme un fanfaron d'habileté celui qui consentirait à prendre le pouvoir, à la charge de réussir toujours et"infaillible ment à empêcher les mauvaises passions de troubler l'ordre? Les gouvernemens réputés les plus habiles n'ont-ils pas vu éclater sous leurs pieds des conspira tions , des attentats, des révoltes ? Et quels gouverne mens ! Des gouvernemens despotiques, c'est-à-dire, des gouvernemens qui n'avaient pas besoin de faire juger les gens pour les arrêter et les tenir enfermés. Ce sont bien ces gouvernemens là qui sembleraient devoir être en état de prévenir toujours les complots ; il n'en est rien pourtant. La société, même au prix de sa liberté, n'achète pas un repos que rien ne puisse troubler. Au jourd'hui, qu'on le remarque bien, il ne suffit pas que la police sache qu'un complot se trame pour qu'elle ait le droit de faire saisir ceux qu'elle en croit les auteurs , ou, si elle les arrête, le lendemain elle est obligée de les remettre en liberté, à moins qu'elle ne possède des preuves juridiques du complot. Le complot peut être notoire pour la police et ne l'être pas du tout pour un juge d'instruction ou pour des jurés. Les gens qu'on ar rête et que le lendemain on relâche, n'en sont que plus audacieux. Au lieu de rendre grâce à la douceur de nos lois et de respecter un gouvernement qui respecte en leurs personnes le droit et.la justice, ils méprisent ce qu ils appellent notre faiblesse et notre impuissance. Encore que de cris ne pousse pas l'Opposition, cette Opposition même qui reproche aujourd'hui à la police sa négligence, lorsque sur des renseigneçaens qui lui semblent sûrs l'autorité par prévoyance opère des ar-...
À propos
Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.
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