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Journal des villes et des campagnes, 3 décembre 1871

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Journal des villes et des campagnes
3 décembre 1871


Extrait du journal

Les événements de Belgique. Les événements dont Bruxelles est le théâtre depuis huit jours prennent une importance qu’ils n’avaient pas d’abord. Le ministère conservateur et libéral a commis la faute d’appeler an gouver nement du Limbourg M. Dedecker, homme fort honorable, mais que son intervention dans les affaires Langrand, Dumonceau, devait écarter momentané ment de l’administration des affaires pu bliques. Le parti radical a profité de cette faute ; M. Dedecker a dû donner sa démission, et le ministère a cru de voir l'accepter. Le parti radical, encou ragé par ce premier succès, impuissant à mettre le ministère en minorité dans la Chambre, a résolu de forcer les membres du cabinet à se retirer par un effort extraparlementaire. La Chambre des députés est menacée chaque jour, depuis une semaine, d un 15 mai ou d’un i septembre. Les membres de la droite, quand ils sortent des séances, sont hués, insultés, outragés. Les mem bres de la gauche sont acclamés. L’émeute, commencée autour de la Chambre, rayonne daus toute la ville, et de Bruxelles dans le royaume tout entier. Encore huit jours de ce régi me, et la situation de la Belgique, dit le Journal de Bruxelles, pourrait devenir terrible. « Si Bruxelles devient le Belleville de la Belgique ; si la commune bruxelloise entend gouverner le pays et l’opprimer ; si M. Anspacli devient le dictateur do cette commune, et si notre garde civique, imitant d’une manière déplorable la garde nationale de Paris, que l’on vient de désarmer, donne les mains aux perturbateurs, c’est, dit le Journal de Bruxelles, la fin de nos liber tés constitutionnelles et la mort de nos institutions représentatives. » Eu face de ces désordres, l’attitude du ministère est excellente. Sans se lais ser épouvanter par les cris de la rue. il reste aux affaires, et oppose une ri goureuse application des principes du gouvernement parlementaire aux vocifé rations du Mob. « Un ministère doit né cessairement se retirer quand il perd la confiance du pays par les élections, ou quand il perd la confiance de la royau té. Mais se retirer devant ces tumulte» factieux de la rue, devant ces milliers d’étudiants de F Université libre et de l’Athénée, auxquels se joint un millier «le héros d’estaminet ou de club, et un au tre millier de curieux, ce serait, dit Je Journal de Bruxelles, organe du ministère, une lâcheté et un abandon que tiédi rait l’histoire. » Il est diiliciie que les événements de Bruxelles n inspirent pas des réflexions sérieuses aux esprits qui, tout en étant, comme M. Olhenin d’Haussonville, at tachés au gouvernement parlementaire, croyaient qu’on pouvait à l’heure présente, sans inconvénient, ramener l’Assemblée de Versailles à Paris....

À propos

Fondé en 1815, le Journal des villes et des campagnes était une feuille légitimiste et ultramondaine cherchant à satisfaire à la fois une audience urbaine et rurale. Le Journal paraît jusqu’en 1895.

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