Extrait du journal
Le prince Napoléon a reçu la lettre qui suit : Paris, 7 mai 1884. Monseigneur, Depuis plusieurs mois, nous avons l’hon neur de défendre par la parole et par la presse la politique traditionnelle des Napoléons, poli tique ouverte et patriotique qui seule peut con cilier l’autorité nécessaire à un grand pays avec les droits supérieurs de la souveraineté nationale. Si attachés que nous soyons aux Napoléons, c’est aux principes que nous nous sommes dé voués plus encore qu’à leurs représentants. Aujourd’hui pourtant, nous devons nous préoccuper d’allégations qui représentent le prince Victor comme hostile à cette politique, et qui s’autorisent de son nom pour combattre notre œuvre et discréditer nos efforts. S’il ne s’agissait que de nous,qui ayons l’hon neur d’entretenir souvent le prince Victor, nous croirions lui faire injure en sollicitant de lui une affirmation que nous savons superflue. Les comités napoléoniens, qui Vont vu à côté de vous le jour où vous avez répondu par des déclarations si fermes et si précises à la réso lution votée au Cirque d’été, partagent à ce sujet notre conviction. Mais, pour la faire pé nétrer dans toutes les couches de l’opinion, nous avons pensé qu’il serait bon peut-être de rechercher avec le prince Victor les moyens qu’il lui conviendrait d’employer pour mettre lin à toute équivoque. Avant de faire cette dé marche, nous venons vous prier, prince, de nous donner votre assentiment. Daignez agréer , monseigneur , la respec tueuse expression de notre entier dévoue ment. Maurice Richard, E. Pascal, Lesolé, Georges Lachauu, Frédéric Masson, Georges Poignant , Eugène Rendu üls, Albert Gauthier (de Clagny). Le prince Napoléon a répondu : Paris, 7 mai 1884. Messieurs, Je suis très touché de votre démarche et je vous remercie du sentiment élevé et patrioti que qui l’a dictée. Sachant que c’est du cœur que naissent les grandes inspirations par lesquelles les masses sont remuées, vous avez compris que rien ne pourrait discréditer davantage le nom de Na poléon et en détourner l’affection du peuple que le spectacle affligeant, contre la nature et contre l'honneur, de la compétition ouverte ou sourde d’un fils avec son père. Vous croyez utile de vous adresser à mon fils pour obtenir des déclarations d’une loyale netteté, qui ne permettent plus à personne d’abuser de son nom et de l’opposer comme un argument à ma politique. Je ne saurais partager votre avis. Interroger mon fils, ce serait le supposer capable de la félonie filiale que mes ennemis lui prêtent en le calomniant. D’ailleurs, mon fils Victor a déjà trop cédé au désir d’expliquer ses sentiments. Je suis le chef de la famille des Napoléon, le seul dé positaire et le seul interprète de la tradition napoléonienne, que j’ai reçue des frères de l’empereur et de mon cousin Napoléon III. Tant que je vivrai, mes fils n'ont ni à ap prouver ni à blâmer ma politique ; ils n’ont qu’à s’y soumettre, comme ils l’ont toujours fait, avec obéissance et respect. Méprisez donc des tentatives vaines et n’ou bliez jamais que le nom de Napoléon ne re présente pas exclusivement une forme de gou vernement. Empire ou République, c’est une question accessoire, à résoudre suivant la volonté du peuple seul, et la République ne saurait d'ail leurs déplaire aux descendants du premier consul et du seul président de la République qui ait été institué par le suffrage populaire. Répétez en toute occasion que le nom de Napoléon signifie surtout le développement de la Révolution française, le respect de la souve raineté nationale, l’amour du peuple, sans distinguer entre le paysan et l’ouvrier; la vo lonté d’opérer les réformes sociales urgentes,et d’arraefier la démocratie aux impuissances et aux avidités. C’est pour cotte grande cause que les Napoléon ont combattu et souffert. C’est pour cette cause que je combats avec convic tion et avec espérance. Recevez, messieurs, l’expression de mes sen timents d’affeetyeqse et Urne. Napoléoft.....
À propos
Fondé en 1815, le Journal des villes et des campagnes était une feuille légitimiste et ultramondaine cherchant à satisfaire à la fois une audience urbaine et rurale. Le Journal paraît jusqu’en 1895.
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