Extrait du journal

Nous ignorons si la paix est définitive entre le Constitutionnel et le Journal des Débats, et si ce dernier, l’organe de ce que le premier appelle la politique parvenue, ne cherchera point à se ven ger des coups portés à sa théorie. Ils ont été d’au tant plus rudes que la feuille doctrinaire se croyait , invulnérable en se retranchant derrière la capacité. ou la volonté pour lesquelles elle réclame le droit de gouverner. Ce droit peut-il leur être acquis? Le Constitutionnel répond négativement ; il va même jusqu’à contester la capacité ; quant à la vo lonté, il prétend qu’elle n’agit que par la ruse ou par la force. Et quels en sont les résultats depuis seize ans? « Le Luxembourg abandonné, dit-il, i » Ancône évacué, la Belgique affaiblie, la question j » d’Orient embrassée dès l’origine avec une ardeur , » étourdie, désertée ensuite avec une honteuse ; » frayeur. « Aveux d’autant plus significatifs que : 31. Thiers, le patron du Constitutionnel, a con couru à la plupart de ces faits ! Serait-il plus heu reux contre la volonté qui les a produits, à son dire? essaierait-il seulement de la vaincre? cela est douteux. Il ne la combat maintenant, il faut bien le répéter, que parce qu’il n’en est pas l'ins trument immédiat, responsable. Mais, au fond, il ; a pour elle un dévouement absolu. Vienne le mo ment de le mettre à l’épreuve, 11 fera trêve à sa théorie du gouvernement anti-personnel, comme elle lui pardonnera l’injurieuse outrecuidance de sa polémique. Quelle fol l'honneur et la liberté de la France peuvent-ils avoir à son langage ?...