Extrait du journal

ont passé et qu’il nous semblerait op)ortun de rompre ou de tirer. Il est parfaitement vrai qu’une «grande» nation doit avoir un « grand» art et une « grande » littérature; mais a grandeur de l’art comme do la litté rature est ici un résultat et non. une cause. Donnez-nous un peuple qui ait des' mœurs fortes et pures, il aura des artistes et des écrivains dignes de lui. Jans les sociétés en décadence, l’art déchoit et la littérature dégénère avec tout le reste. Croire que quelques milions de plus ou de moins changeront es destinées de l’esprit français, c’est apprécier bien mal les conditions aux quelles celui-ci s’élève, grandit, se dé veloppe ou déchoit. Dans la question des théâtres spécialement, voici soixante ans que le régime des subventions est en vigueur. Qu’a-t-il donné ? 11 faut jien de la complaisance aux défenseurs de la dotation des théâtres peur être satisfaits des résultats quelle a produits. Tout le monde parle de la décadence du théâtre. Si les subventions n’empèchent pas cette décadence, c’est donc quelles ne servent en rien. L’épreuve n'est pas à faire : elle est faite. S'il s’a gissait vraiment des intérêts intellectuels du pays, intérêts si graves, est-ce qu’il faudrait, entre un si grand nombre d’en treprises qui ont incontestablement l’art, la science, la littérature pour objet, choisir les entreprises théâtrales ? Un homme dont l’autorité en ces matières est fort grave, M. Jules Janin, disait en 1849 ; « Pourquoi voulez-vous entourer de tant de sympathies des comédiens qui gagnent dix fois plus que tant d’hom mes éminents laissés par vous dans l’ou hli ? Pourquoi voulez-vous assurer la solde exagérée (sauf exception) de tan...