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Journal des villes et des campagnes, 13 janvier 1846

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Journal des villes et des campagnes
13 janvier 1846


Extrait du journal

| veulent,à la faveur de ces abus, perpétuer le sys tème politique sous lequel la France est courbée, ils craignent qu’on ne les trouble dans leur béa titude. Aussi, pour conjurer toute opposition, répè tent-ils souvent que tout est au mieux sous cet ordre de choses qui leur a donné de lucratifs honneurs, et une importance qui les réduit au rôle de vassaux conoplaisans. Parlez, non de leur enlever ce bien-être, mais d’amoindrir un peu leur monopole, ils crient à la menace ! Faut-il donc se taire et ne rien tenter en présence du mal qui de tous côtés nous travaille ? Parce que les heureux du budget applaudissent à ce régime qui leur est si favorable, faut-il ne protester ni contre les abus, ni contre la corruption qui, en amortissant, à l’intérieur, l’esprit public, en le détournant des voies d’une sage liberté, le rendrait insensible aux outra ges, aux humiliations du dehors ? Non, non ; la France ne peut se résigner, silencieuse, à ces conditions d’a baissement moral et politique; c’est môme, pour cette grande nation, un dev oir impérieux de chercher à en sortir. De là cette pensée de réforme qui s’est produite parmi les hommes de la gauche et de la droite. Qu’en adviendra-t-il ? nous ne savons. Le principe auquel nous avons adhéré, est d’une importance in contestable; mais nous craignons qu’on ne veuille en faire une application trop absolue. Voici déjà le con grès des journaux de la gauche qui a pris des conclu sions touchant au suffrage universel. Cette allure ultrà-démocratique n’a point notre assentiment. Nous ne croyons pas à tout le monde une égale intelligence du droit électoral, et tout le monde, évidemment, n’aurait pas le même intérêt immédiat à l’exercer avec une même indépendance; plus on ferait descendre ce droit, plus cette indépendance s'altérerait; si ia cor ruption est facile avec le monopole actuel, serait-elle impossible avec cette exagération qui nous mènerait, sous une turbulente influence, au dévergondage des assemblées primaires? Après les maux qui en se raient la conséquence , on aurait bonne grâce, vrai ment , à allouer une indemnité de déplacement aux électeurs qui viendraient voler au chef-lieu du dépar tement, et des honoraires aux députés ! Est-ce que les charges publiques ne sont point assez lourdes? Il y a beaucoup plus de réserve daus les théories de la réunion réformiste de la droite. On nous annonce que les journaux formant cette réunion ont adopté le principe proclamé eu 1815; que tous ceux qui con tribuent aux charges doivent concourir à l’élection des députés qui votent les charges. Cela parait assez logique ; mais l'application absolue de ce principe serait-elle sans danger ? Nous avons foi dans la pru dence et dans le patriotisme éclairé du congrès de la...

À propos

Fondé en 1815, le Journal des villes et des campagnes était une feuille légitimiste et ultramondaine cherchant à satisfaire à la fois une audience urbaine et rurale. Le Journal paraît jusqu’en 1895.

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