Extrait du journal

Que nos gouvernans soient fiers, après cela, des amicales assurances qui leur viennent de Londres! On a continué hier et aujourd’hui, dans les bureaux de la chambre élective, l’examen du budget de 1847. Cinq ont déjà examiné les dépenses. La majorité est favorable aux propositions du ministère, même à celles qui ont pour but d’augmenter certains traitement dans ta haute magistrature. Il s’est produit, à cette occasion, un incident qui prouverait que la chambre, tout en se prétendant dé vouée aux intérêts du bas clergé, comme elle dit, obéit encore à de fâcheux préjugés. Dans le bureau dont il fait partie, M. le vicomte de Saint-Priest avait proposé de reporter au budget des cultes, afin d’aug menter le traitement des succursalistes, les crédits demandés pour ajouter au traitement des cours royales. Cette motion, inspirée par un louable sentiment de sollicitude pour une classe d'hommes dont personne ne peut contester les services de chaque jour, a été impitoyablement repoussée. Aujourd’hui, en examinant le budget de la marine, la gauche s’est montrée peu disposée à sanctionner le rétablissement des aumôniers à bord de tout bâtiment portant le pavillon d’uu officier-général ou le guidon d'un officier supérieur. Elle craint le retour de ce qu’elle appelle les abus de la restauration et le réta blissement des prêtres dans les régimens. Eh quoi ! nos marins et nos soldats ont-ils cessé d’être chrétiens? n’ont-ils plus besoin ni d'instructions religieuses, ni surtout des consolations de l’Eglise, lorsqu’ils succom bent loin de leurs familles, loin de leur patrie ? On a remarqué, dans l’examen du budget de la guerre,que les 20,000 fr., alloués comme supplément de frais de représentation à la présidence du conseil, en avaient été retranchés. On assurait qu’un projet de loi serait présenté après le vote de l’adresse, afin de demander un traitement de 100,000 fr. pour le roaié» chai Soult, président du conseil. Comment pourrat-on motiver une pareille demande?...