Extrait du journal

Ephémérldee. 17 janvier. [S. Antoine, mort en 356.) 1793. Le moment fatal approche où un nouveau crime va mettre le comble aux attentats des révolu ionnaires contre la royauté. Ce crime est surtout imposé par ces jacobins qui, ayant soif du sang de Louis XVI , menacent de mort les conventionnels qui ne voteront pas le supplice de ce prince. Toutefois , quelques personnes pensent qu’il ne sera con damné qu’au bannissement. Maiesherbes lui-même en est si persuadé, que l’abbé Salomon, étant allé le voir, le trouve entouré de caries géographiques, et cherchant un pays où le roi pourrait se retirer. Mais cet espoir est bientôt détruit. A la majorité de 387 voix sur 721 vota ns, la con vention prononce contre le monarque la peine de mort tans condition. Il en appela à la nation de cette sentence inique ; mais, tremblant qu’elle ne fût point ratifiée par le vote po pulaire, ceux qui s’étaient faits les juges du roi de France se gardèrent bien d’accueillir cet appel. Ils voulaient que l’auguste martyr ne put leur échapper , et, impatiens de l’immoler, ils décidèrent qu’il ne serait point sursis à l’exé cution de leur arrêt. FRANCE. PARIS, 16 janvier. Après une discussion qui a occupé huit séances, chose inouïe dans ses fastes, la chambre des pairs a voté aujourd’hui son adresse en réponse au discours d'ouverture. Une majorité de 120 voix contre 23 a sanctionné la politique du ministère; et cette sanc tion est tellement absolue qu’aucun amendement n’a été introduit dans l’adresse. Le pays pensera-t-il, comme la noble chambre, que la politique du gouvernement soit grande et glo rieuse? Non; vainement M. Guizot s’est efforcé en core hier et aujourd’hui d’expliquer, de justifier la conduite du cabinet sur les rives de la PI ata et àîégard de l’Algérie, la France se tiendra en garde con tre ces illusions au moyen desquelles on voudrait la détourner de ce qui l’intéresse à si juste titre. Pour elle, H osas n’est qu’un tyran farouche avec lequel il est indigne d’une grande nation de traiter; elle laissera A certain orateur la triste tâche de louer ce barbare, et demandera avec plus d’insistance que l’on témoigne uue sollicitude réelle , efficace pour ceux de ses enfans qui sont établis à Montevideo. Sa voix ne sera pas moins pressante au sujet de cette Algérie, où chaque jour de cruelles nécessités, que l’on pourrait prévenir avec moins d’incurie , lui im posent de nouveaux sacrifices. Que d’efforts il nous reste à tenter encore pour pacifier cette contrée , et la mettre à l’abri des attaques de ce marabout, trop secondé, jusqu’à présent, par l’empereur du Maroc! Quant à notre situation financière, l’illusion est plus impossible, malgré les calculs habilement pro duits par M. Lacave-Laplagnc. En quinze ans de paix, de celte paix si bien nommée la paix à tout prix, on en est venu à faire rendre à l’impôt tout ce qu’il peut rendre, à demander au crédit tout ce qu’il pouvait...