Extrait du journal

PARIS, 13 MARS. Deux des auteurs de l’attentat du 14 janvier, Or sini et Pieri, ont été exécutés ce matin à sept heu res sur la place de la Roquette. Ainsi que nous l’avons annoncé, la peine de mort, à laquelle de Rudio avait été condamné, a été commuée en celle des travaux forcés à perpé tuité. Le parlement anglais a repris hier le cours de ses travaux. M. Disraéli s’est empressé de faire part à la chambre des communes de la solution complète des difficultés qui s’étaient élevées entre la France et l’Angleterre. Voici, d’après le Sun, le texte même des paroles du chancelier de l’Echiquier : « Mon devoir est d’annoncer à la chambre que le gouvernement de S. M. vient de recevoir une commu nication du gouvernement français. Je suis heureux de dire que les regrettables malentendus qui ont existé quelque temps, se sont terminés d’une manière hono rable et dans un esprit de bienveillance et d’amitié. Ce résultat, je crois, donnera satisfaction à l’opinion, en même temps qu’il sera, j’en suis sûr, avantageux aux intérêts et contribuera au bonheur des deux pays. Je déposerai la dépêche sur le bureau dès que j’en aurai reçu la permission de Sa Majesté. » Cette nouvelle a été accueillie par des marques de la plus vive satisfaction. Le bruit a couru aujourd’hui à la Bourse de Lon dres que la ville de Lucknow avait été prise par sir Colin Campbell. Avant-hier ont continué à Londres les débats de l'affaire Bernard. Nous les reproduisons plus loin. La prévention qui pèse sur l’accusé, et qui est sou tenue par le ministère public, est aujourd’hui net tement définie : elle ne se borne pas à un simple délit, elle s’étend à la félonie, et le prévenu est con sidéré comme complice dans l’attentat du 14 jan vier. Une dépêche de Berlin nous apporte une impor tante nouvelle. Le ministère danois aurait déclaré au conseil suprême, dans sa séance du 10, qu’il était prêt à faire toutes les concessions compatibles avec la dignité de la couronne et avec le maintien de la monarchie commune. On comprend que cette déclaration du cabinet de Copenhague ferait entrer l’affaire des duchés, qui occupe depuis si longtemps l’attention publique, dans une voie de conciliation où il est permis d’espérer que le Danemark et l’Allemagne pourront en fin se rencontrer....