Extrait du journal

sérable en secouant l’épaule de l’enfant, qui a osé ?... La femme intervint. — Laissez ce petit, dit-elle? De quoi est-il coupable ? L’image lui appartient, il Ta payée.» Quant à la personne qui l’a vendue, la voici ; semble-t-elle d’apparence à vous effrayer? Rufin tourna les yeux du côté de Douce. — Quel métier de vagabonde fais-tu là? cria-t-il. Hors d’ici I hors d’ici ! — Ne vous emportez point, dit Douce avec lenteur. En quoi suis-je fautive ? Je vends mes chansons dans les fermes et dans les foires, comme vous ôtamez les casseroles et les bassins de cuivre... Nos métiers se valent... Une idée germa soudainement dans le cerveau de Rufin qui s’adoucit. — C’est différent ! dit-il, entre gueux on se doit des égards. Une jolie fille comme toi n’est guère en sûreté sur les chemins. Que ne te joins-tu à notre troupe? Nos .femmes vendent du fil et du doublé, tu dé biteras tes images... Au moins, tu ne ris queras pas d’être volée ou épeurée. — Je n’ai jamais peur, dit Douce, ma conscience est tranquille. , — Mais on peut te prendre tçs épar gnes? — Je réalise de bien maigres bé néfices. ' — Acceptes-tu ? , ; Douce parut hésiter. ,, ; 6 v — Soit I dit-elle enfin, mais à nue cou dition. — Laquelle? . — J’irai chercher mon grand-père,. ; un vieillard aveugle. ; — Un aveugle 1 Enfin, va ! Ou le fera mendier. Quand seras-tu de retour ? I .«-. Dans deux heures,...