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Journal des villes et des campagnes, 22 octobre 1889

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Journal des villes et des campagnes
22 octobre 1889


Extrait du journal

Le roi dom Luis est mort samedi matin à Cascaes à onze heures et demie, après une agonie qui n’a pas duré moins de quinze heures. Le docteur Neumann, qui avait été appelé en consultation, avait déclaré avant son dé part qu’une issue fatale n’était pas à redou ter pour le moment, qu’il était môme pos sible de prolonger encore longtemps la vie du roi à l’aide d’une nourriture substan tielle. Un accident est malheureusement survenu mardi matin. Une pustule que le malade avait dans le dos a amené l’empoi sonnement du sang et déterminé la mort. On voulut faire un pansement, mais le roi qui soutirait beaucoup eut la force de s’y opposer. « Ne faites rien, ne me touchez pas ! » dit-il d’une voix à peine intelligible. Bien qu’il ne parlât plus, le roi avait con servé toute sa lucidité d’esprit. Il gardait constamment les yeux fermés et ne les ou vrait que pourregarder longuement la reine qui ne l’a pas quitté un instant. Elle est restée douze heures debout au chevet du roi. La nuit a été terrible et l’agonie très douloureuse. Hier matin à huit heures, au moment où l’on venait de placer sous la tôle du roi un coussin pour lui faciliter la respiration, il perdit connaissance, et trois heures après il mourait. C’est le patriarche de Lisbonne qui a ré cité les prières des agonisants. Comme dom Luis rendait le dernier sou pir, la reine, qui tenait la main du roi, l’a embrassé; puis, relevant son fils don Carlos qui s’était mis à genoux devant elle, après avoir dit: « Le roi est mort, vive le roi ! » elle l’embrassa tendrement et ajouta : « Je te bénis comme monarque, et souhaite que tu sois bon roi comme tu as toujours été bon fils. » Les ministres, le patriarche de Lisbonne, les hauts fonctionnaires, s’approchèrent alors du lit, leur émotion était profonde. Quelques instants après, une messe basse a été dite dans la chapelle de la citadelle,en présence des personnes qui avaient assisté à la mort. La reine Amélie, qui avait voulu revenir à Cascaes, en dépit de son état de grossesse...

À propos

Fondé en 1815, le Journal des villes et des campagnes était une feuille légitimiste et ultramondaine cherchant à satisfaire à la fois une audience urbaine et rurale. Le Journal paraît jusqu’en 1895.

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