Extrait du journal

qualité de ceux qui l’attaqueraient, fussent-ils hommes ou tigres. — Qu’on lance sur lui un autre tigre I vociféra le roi en s’adressant aux indigènes, après avoir observé quel que temps les mouvements du cheval. Je veux punir ce monsire de ce qu’il a osé maltraiter Burrhea. Cette terrible remarque, faite ( n anglais, était adressée au petit cercle d’Européens. Notre rôle était de nous frotter les mains, de sourire, de saluer, de dire que rien n’était plus juste, et d’attendre une nouvelle représen tation ; nous nous acquittâmes avec exactitude do ce devoir. — Quels terribles coups le « Mangeur d’hommes » ‘ irappa t avec scs pieds de derrière I nous dit le roi. — Oui, sire, c’ lait effroyable. On les entendait re tentir sur la mâchoire de Burrhea, répondirent unanime ment les Européens. Le gardien des tigres était en bas de l’estrade, et fit demander s’il pou va d paraître devant Sa Majesté. — Oui ! certes ! s’écria Nussir-u-Doen, qu’il vienne. Le gardien approcha. — Que la royale grandeur de Votre Majesté pardonne mon audace : les tigres ont pris, il y a deux heures, leur nourriture do la journée, dit cet homme ; mais le plus beau do tous ceux que nous avons va paraître dans la cour. — Et pourquoi les tigres ont-ils mangé il y a deux heures, vil coquin ? demanda le roi. Qufi la royale grandeur de Votre Majesté veuille m excuser, c’est l’heure habituelle du repas de nos ani maux, et ils mangent tous les jours, ajouta le pauvre diable qui tremblait de tous ses membres, et qui saluait avec force courbettes....