Extrait du journal

qu’ik.ne peuvent échapper à la Républi que qu’en ayant pour la rentrée un plan de conduite. Ce plan doit être une Cons titution s’adaptant soit à la monarchie du comte de Chambord, soit à la prorogation des pouvoirs du maréchal qui ne serait faite alors qu’en vue d'une monarchie fi nale, — et peut-être est-ce cette seconde solution qui semble la plus probable à l’écrivain. Or, voici ce qu’a imaginé le rédacteur de Paris-Journal : c’est de pas ser l’éponge sur tout ce qui a été fait de puis trois ans, de remettre en vigueur la Constitution existant avant le 4 septembre, qui. dit-il, était excellente, et toutes les lois organiques de cette époque. Ce serait, dit-il, l’affaire de deux décrets que l’Assemblée voterait en quelques heures. Le pays verrait sans doute dans cet acte une sorte d’invitation à retourner non pas seulement aux institutions, mais aussi aux personnes d’avant le 4 septembre. M. Weiss n’y a sans doute pas songé, ou tout au moins cela ne l’effraye ni ne lui déplaît. Mais laissons l’efiet produit et considérons en elles-mêmes les institutions qu’il s’agit de rétablir et, pour circonscrire le débat, ne parlons que de la constitution. Sans doute, nous n’ignorons pas que la constitu tion dernière de l'Empire avait subi d’importantes modifications dans le sens libéral. Mais nous n’avons pas ou blié qu’il y avait toujours un vieux fond césarien datant ;de 1852 contre lequel s’était heurtée la réforme de 1870. Ce qu’il y avait de bon n’était qu’une sorte d’addition d’un style autre qui jurait avec les bases de l'édifice, et dont le dé faut d’harmonie était dénoncé chaque jour par les premiers architectes. M. Weiss veut tout rebâtir, le vieux comme le neuf. Et même ce qui lui plaît le plus, c’est le vieux ; c’est, il le déclare hautement, la «constitution du Sénat» et «le droit conféré au souverain de consulter directement la nation. » Laissons le Sénat, auquel nous ne savions pas une autorité si grande et dont il ne nous paraissait pas si indispensable ni au point de vue conservateur, ni au point de vue libéral, de reprendre les tra ditions. Ainsi, l’une des raisons princi pales qui font désirer à l’écrivain du Paris-Journal cette résurrection d’un passé condamné, c’est l’appel au peuple, toujours ce même appel au peuple auquel le Gau lois arrive par une autre voie. On oublie que c’est précisément le plébiscite qui a permis au gouvernement personnel, à la dictature, à la guerre de prendre leur re vanche contre le mouvement pacifique et libéialdu 2 janvier,que M. Weis sa raison de louer. Dès lors, quelle perspective sédui sante pour les bonapartistes, et comme on comprend que les hommes de ce parti soient souvent disposés à reproduire et à exalter les fantaisies politico-litté raires du brillant publiciste ? les pou voirs du maréchal prorogés ; le pays solennellement averti que tout était au mieux sous l’Empire et qu’on se repent de >’en être éloigné, puisqu’on en rétablit toutes les institutions ; enfla, comme issue prévue et nécessaire, au principal provisoire du maréchal, quand le prince impérial aura quelques années de plus, l’appel au peuple et le plébiscite. Nous serions bien étonnés si tous les journaux bonapartistes, patents ou masqués, — il en est un certain nombre dont le masque commence à tomber depuis quelque temps, — ne faisaient un excellent accueil au programme de M. Weiss. Il en sera sur pris, nous n’en doutons pas. Espérons qu’il en sera éclairé. En somme, le programme du Gaulois, c’est la mystification plébiscitaire, arme favorite du césarisme cherchant à s’insi...