Extrait du journal

BULLETIN DE L EXTERIEUR. L’action de l’Angleterre sur les événements de Grèce est assez visible. Mais l’on s’explique plus difficilement le but qu’elle se propose. Admettons que le prince Alfred soit élu. Les espérances que son nom a fait concevoir, les promesses qui ont dû être faites, comment pourront-elles se réaliser ? L’embarras nous paraît extrême. L’Angleterre cédera-t-elle les Iles Iouiennes ? C’est pour elle un affaiblissement. Si elle s’y refuse, le nouveau roi est dépolarisé. S’opposera-t-elle comme elle l’a fait jusqu’ici à toute tentative contre la Turquie ? Il est facile de comprendre que dès lors ce trône n’aura pas de base plus solide que le précédent, car l'on sait que les aspirations de la Grèce se tournent vers les provinces voisines de sa frontière qui sont nécessaires à sa sécurité et qui peuvent seules assurer son indépendance. Laisserat-elle agir de nouveau le mouvement libérateur si longtemps contenu en Grèce ? Mois alors c’est le renversement de la politique traditionnelle de l’Angleterre ; c’est le champ ouvert à la question d’Orient, si fertile en complications de toute sorte. Nous ne voyons pas ce que l’Angleterre aurait à gagner à placer le prince Alfred sur le trône de Grèce....