Extrait du journal

La question grecque va entrer, paraît-il, dans une nouvelle phase qui sera certainement Irès-curieuse à suivre. On annonce en effet que la France et aussi peut-être la Russie vont cesser de combattre la candidature du prince Alfred pour tenir en échec le cabinet Palinerston, qu’on suppose de voir fort embarrassé en le mettant seul en présence des difficultés résultant pour l’Angleterre de l'engouement des Grecs pour un prince anglais. Voici, en effet, quel serait le raisonnement de notre diplomatie : ou bien les ministres de la reine Victoria refuseraient spontanément le prince Alfred aux Hellènes, ou bien ils l’accorderaient eh dépit de leur situation vis-à-vis de la Turquie. Dans le premier cas, les Hellènes serait ni fort déçus ni comprendraient ce que vaut l’a fiance anglaise ; dans le second cas, le peuple anglais serait bientôt mis face à face avec les difficultés de mille natures que comporterait le protectorat exclusif d’un peuple aussi difficile à gouverner que celui que l'Europe entière est parvenue à peine à constituer en 4830. Il faudrait alors que l’Angleterre cédât les îles Ioniennes à la Grèce, sous peine de rendre le gouvernement du prince Alfred impossible. Il faudrait aussi que le cabinet Palmerston se tournât contre la Turquie, à moins de voir son prince débordé par les partis extrêmes. Bien d’autres éventualités surgiraient, et alors la France et la Russie retrouveraient à Athènes toute leur influence....