Extrait du journal

Les charges Bientôt l'on voit les gardes à cheval tirer leur sabre et charger au galop sur la foule. Celle-ci reflue jusque sous les arbres de l'avenue des Champs-Elysées, et arrachant les arceaux de fer des plateibandles, font pleuvoir sur les cavaliers une grêle de projectiles. Les blessés sont nombreux parmi les malheureux que l'on contraint à combattre des Français pour défendre un régime de pourris, de voleurs et d'assassins. Les chevaux aussi sont at teints. Les manifestants ont arrêté un autobus au milieu de la place, l'ont ren versé et y ont mis le feu. L'incendie pro jette dans la nuit des lueurs sinistres, éclairant un véritable champ de bataille. Alors, arrive sur le pont de la Concorde une automobile de sapeurs-pompiers. On déroule les manches à eau et on les braque sur la foule. Mais celle-ci se soucie peu de ce bain glacé. Elle avance, avance tou jours. La place est maintenant noire de monde. Les terrasses 'des Tuileries égale ment. Et tout ce peuple crie, hurle sa colère. Soudain, les manifestants, par un suprême effort, s'empar<;nt des lances que manient les pompiers. Ceux-ci battent en retraite. Ils sont arrosés à leur tour. Au mi lieu des gerbeb d'eau l'on aperçoit les cava liers frapper de taille et d'estoc. Mais c'est la panique au camp des pré toriens. Sur le pont de la Concorde, la garde et les agents reculent; les chevaux "prennent peur et font cent écarts... Le barrage de camions va être rompu. Les députés vont avoir le destin mérité par eux depuis trop longtemps. (Lire ta mils 2* page) Après les assassinats M. Benou, juge d'instruction, a été saisi d'un réquisitoire du parquet tendant à l'ouverture d'une information contre M. Charles Maurras, pour provocation au meurtre. Charles Maurras a l'habitude de ces renversements de la justice, v...