Extrait du journal

évident que, s’il y a autant d’argent pour toutes les opérations industrielles qui doivent aboutir à une négociation d’actions, c’est parce qu’il en reste fort peu pour les besoins réels et sérieux du pays. Tant que cette tendance ne sera pas amortie, que ta fureur de spéculation continuera à subsister avec une intensité chaque jour plus grande, il ne faut rien ou à peu près rien espé rer des capitaux privés pour venir en aide à ’agriculture. Nos capitaux entraînés, fascinés, si on veut nous permettre cette expression, par les faiseurs d'affaires, sont à leur disposition exclusive ; ceux-ci n’ont qu’à ouvrir la main pour la remplir, peu importe d'où ils viennent, ni ce qu’ils proposent. Nous savons bien que le gouvernement se préoccupe de cette situation anormale, et qu'il cherche sincèrement les moyens d’y remédier. Mais les trouvera-t-il ? Cela est douteux. Il y a, des entraînements qui sont au-dessus de toutes les digues qu’on peut leur opposer, et nous craignons fort que la fièvre des souscriptions ne soit aujourd’hui de ce nombre. Il n’y a qu’un remède efficace, et il arrivera à son jour, c’est-à-dire à celui des mécomptes, des sous criptions perdues, des liquidations désastreuses. Ce jour-là, l’industrie sérieuse, le commerce, l’agriculture auront leur faveur. Et l’Etat alors ne sera plus seul, comme il doit s’attendre à l'être en ce moment, à encourager l’agriculture* — De Sauteiron....