Extrait du journal

En parlant de ce principe et de ses avantages, nous devons rappeler, tout d’abord, qu’en politique comme en toutes choses, les principes ont à la fois une valeur absolue et une valeur relative. Excellent en soi, un principe peut devenir relativement mauvais par l’abus ou par la fausse application qu’on en fait. C’est ce qui est advenu du principe d’association. Depuis la révolution de juillet, les partis en ont fait un des instruments les plus actifs, les plus puissants de leurs passions désorganisatrices. Le gouvernement a vainement tenté de briser cet instrument de ruine dans leurs mains. Ils en ont encore conservé de redoutables tronçons : les troubles sanglants du 12 mai ne l’ont que trop prouvé. Il est résulté de leurs folles tentatives que beaucoup d’esprits sages ont conservé une prévention involontaire qui s’éveille au seul mot d’association. Pour eux, le mot est synonyme de ceux de révolution , de bouleversement. Peu réfléchie, cette prévention confond dans une commune solidarité, le principe lui-même avec les résultats insensés auxquels on l’a appliqué. Le gouvernement, de son côté, a eu un tort grave : c’est d’avoir agi avec une incomplète intelligence de cet immense principe ; c’est d’avoir favorisé des répulsions préconçues et non moins inintelligentes, en ne sachant qhc réprimer l’abus, sans savoir appliquer, pour son...