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L’Avenir des Hautes-Pyrénées, 7 avril 1912

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L’Avenir des Hautes-Pyrénées
7 avril 1912


Extrait du journal

A QUATRE PATTES Une voix s’est élevée tout près de la tombe pour accuser l’école laïque avec netteté, voix que la guillotine voisine proclamait asse^ haut très insensible aux préoccupations humaines et très déta chée. Elle a fait le tour delà presse déjà; et ce document venu de l’au-delà, après en avoir été ébranlé, tout le monde l’a lu, approfondi et classé. Le soldat-assassin Benjamin Tisseau, avant d’expier son crime, laisse quelques phrases à la méditation de la société qui se forme, et ces pensées dernières sont dignes de nous plonger dans un dur regret ou dans un accablant remords. « Ces quelques lignes n’ont donc pour but que de faire savoir que si moi, d’honnête famille d’ouvriers, je suis tombé si bas, c’est par suite de renseignement reçu dans ma jeu nesse. A lécole, on nous enseignait que les parents n’avaient sur les enfants qu une auto rité très limitée ; que. d’après les lois, les parents n’avaient pas le droit de corriger leurs enfants, que le vol commis au préjudice de ses parents n’était pas un vol et que la loi ne pouvait pas le punir. Voilà ce que nous apprend l’école. » Qui n’a reconnu dans ce morceau si simple l’anathèm 1 d’un homme qui s’en va contre quelques-unes des erreurs dont nous sommes enveloppés dans Ions les domaines et que l’école laïque, dans l’étendue de son influence, a réalisées? Qui n’a reconnu là-dedans l’indication du mal dont nous souffrons depuis cent vingt ans et qui se trouve en entier exposé et défendu par Rousseau? Je crois donc qu’il est utile et de plus en plus d’actualité de rappeler succinc tement les principales de ces erreurs pour montrer que nos défenseurs actuels de l’école laïque n’ont eu d’autre but que de les reprendre une à une et de les faire passer dans les institutions ; le logique développement des théories s’est chargé d’imprimer ensuite dans les faits leur empreinte sanglante. Mais de grâce, qu’on cesse de crier au hasard et à la triste calamité 1 *** On connaît la plus remarquable et, après tout, l’essentielle des idées de Rousseau : « La nature a tait l’homme » heureux et bon ; la société le déprave » et le rend misérable ». Si l’on cher che à appliquer à l’éducation cet apho risme, on essaiera de développer les facutés de l’enfant en évitant de faire appel à quoi que ce soit d’extérieur, à tout ce que la société nous apporte de connaissances positives et de vérités ; car inculquer ces connaissances à l’en fant, ce serait à la fois détruire sa liberté et corrompre sa nature : « Si l’homme » est bon par sa nature, écrit en effet » Rousseau, il s’ensuit qu’il demeure tel » tant que rien d’étranger à lui ne...
L'Avenir des Hautes-Pyrénées (1883-1944)

À propos

Fondé en 1836, L’Écho des vallées est un journal régional publié à Bagnères-de-Bigorre. Il devient La Sentinelle du peuple pour quelques mois en 1848, avant de retrouver son nom initial. Rebaptisé L’Avenir des Hautes-Pyrénées en 1883, le journal traverse la première moitié du XXe siècle avant d’être interdit à la Libération en 1944.

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Données de classification
  • rousseau
  • adour
  • schœpfer
  • bagnères
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  • bagnères-de-bigorre
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  • chanteurs montagnards
  • syndicat des médecins
  • etat français