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L’Écho de l’arrondissement de Bar-sur-Aube, 13 janvier 1907

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L’Écho de l’arrondissement de Bar-sur-Aube
13 janvier 1907


Extrait du journal

C’est mardi que les ouvriers de Fougères qui voulaient reprendre le travail ont été, sous les yeux de la gendarmerie impassible, couverts d’in jures et de crachats par ceux qui vou laient continuer la grève Hier on pou vait lire dans tous les journaux : « Le < garde des sceaux a été autorisé à « déposer un projet de loi portant « abrogation des articles 414 et 415 a du Code pénal concernant les attein< tes à la liberté du travail. » Cette fois M. Combes est dépassé. 11 n’en faut pas plus que cette petite in formation de trois lignes pour donner aux optimistes les plus résolus une idée exacte de l’état de décomposition vers lequel s’achemine le régime répu blicain, sous la poussée des apôtres collectivistes, affolés eux-mêmes par la concurrence des doctrinaires de l’anarchie. Le Gouvernement, qui n’a pas reculé devant un pareil attentat contre la plus indispensable et la plus sacrée des libertés humaines, essaiera de se couvrir d’une équivoque ; il dira que les articles 414 et 415 n’ont pas d’utilité, que les intérêts qu’ils protè gent peuvent être défendus avec une suffisante efficacité par le droit com mun. Ce n’est pas vrai. L’acte d’outrager ou de frapper au trui, pour quelque cause que ce soit, hors le cas de légitime défense, est toujours punissable, c’est entendu; mais quelle exceptionnelle gravité ne revêt-il pas quand il est perpétré dans le but avoué d’empêcher un travail leur de gagner son pain et celui des siens ! Et combien plus odieuse encore une pareille violence, à la fois maté rielle et morale, quand elle est exercée par une foule contre un homme dé sarmé ! Elle l’a été à Fougères contré des femmes, et le Gouvernement vient de dire, par son intervention scanda leuse, qu’il trouve bon qu’il en ait été ainsi. Aucune excuse ne pourra prévaloir contre le sentiment d’indignation que suscitera dans l’âme de tous les bons citoyens l’attitude d’un cabinet, déci dément domestiqué par M. Jaurès. Lundi dernier, en prévision des trou bles que pouvait déchaîner la réou verture des ateliers, le maire de Fou gères avait fait afficher l’avis qu’il...

À propos

L'Écho de l'arrondissement de Bar-sur-Aube est né de l'inquiétude vis-à-vis de l'ampleur du mouvement radical en France. Il endossa donc vite le rôle de porte-parole local de la lutte contre les tendances socialistes et anarchistes. Cette mission sera menée à bien jusqu'en 1907, moment où le journal cessera de paraître.

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