Extrait du journal
Jeudi 5 Mai 1870. -I l\ h : Aux Electeurs de Bagnères. * 1 * Citoyens, v/V I \Vv/ Le moment solennel approche où vous allez vous prononcer sur les destinées de la France. Qu’à cette heure avancée il nous soit permis d'adresser un dernier appel à votre hou sens, à votre patriotisme ! Vous n’êtes pas sans avoir entendu , la plus grande partie du moins d’entre vous, les conseils, les exhortations qui vous ont été données, dimanche et lundi, par nos contra dicteurs politiques. Eux, qui n’ont rien appris, rien oublié depuis le 2 décembre 1851, qui ont obstiné ment fermé leurs yeux aux progrès, aux réformes s’accomplissant depuis dix-neuf an nées dans notre pays, viennent aujourd’hui se servir de l’appel qui est fait au peuple, de l’appel qui est fait à la souveraineté nationale, comme d’un moyen propre à réveiller les haines, les passions assouvies. Prenez garde, citoyens, au nom de vos intérêts les plus chers , 11e laissez pas surpren dre vos votes ! Prenez garde, avant d’aller déposer dans l’urne le non fatal qu’011 vous conseille; songez aux funestes effets qui en seraient la consé quence. On vous l’a assez dit, on vous l’a suffisam ment expliqué, citoyens, il est impossible de s’y méprendre, le non que l’on vous demande signifie : changement de gouvernement et par cela même révolution ! Et ici, sans attacher cependant plus d’im portance qu’il n’en mérite, au spectre rouge, — sans trop s’effaroucher du douloureux souvenir des jours néfastes de notre histoire , nous 11e pouvons nous empêcher d’être anxieux de l’avenir. Ouvriers, nos frères, songez à votre détresse, à votre misère, a vos souffrances, si, — par une aberration de la France , — au gouverne ment impérial succédait la république, non la république honnête des Jules Favre , des Jules Simon, des Picard, représentés dans notre ville par les honorables orateurs qui se sont fait entendre devant vous, mais bien la répu blique sanglante des Rochefort, des Dclescluze, des Flourens, etc. N’entendez-vous pas d’ici l’écho sinistre des déclarations anti-sociales qui se font aujour d’hui dans le sein des réunions faubouriennes de la capitale?— Ne voyez-vous pas que sur leur drapeau sont inscrits en lettres sanglantes les mots lugubres de pilla y e et de revendication sanguinaire? — Ne voyez-vous pas le deuil dans lequel est plongée la France par ce boule versement complet de la société ! Eh ! bien, citoyens, il s’agit de savoir si c’est à ces hommes que vous voulez confier...
À propos
L’Écho des vallées est un journal pyrénéen, qui a paru entre le 15 juillet 1836 et le 24 juin 1883. À cette date, il renvoie ses lecteurs vers une autre publication départementale, l’Avenir des Hautes-Pyrénées. Entre le 19 mars et le 15 août, à la suite de la Révolution de février, il prend le nom de Sentinelle du peuple. Peu de temps après la chute du Second Empire, il prend le sous-titre « Journal catholique conservateur des Hautes-Pyrénées ».
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