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L’Écho des vallées, 10 mai 1870

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L’Écho des vallées
10 mai 1870


Extrait du journal

les seules voix qui lui auront été expressé ment données, on comptera contre lui tous les votes négatifs, dubitatifs, conditionnels ou réservés qu’auront jetés pêle-mêle dans l’urne les opposants de toutes couleurs, les malcon tents de toutes classes et les quinteux de tous les partis. On comptera contre lui jusqu’aux votes absents. C’est une ressource qu’ont eu soin de se préparer les irréconciliables de la révolution, ceux de l’orléanisme et ceux de la légitimité, en affectant de prêcher l’abstention. Les oui, ce seront les votes fournis par le seul effectif des partisans du maintien de l’Empire et des adhérents à la Constitution nouvelle. Les non auront, pour composer leur chiffre, le contingent de toutes les passions et de toutes les aspirations politiques ; ils auront, pour le grossir, l’appoint de toutes les préven tions et de tous les ressentiments individuels, de tous les intérêts en souffrance et de toutes les ambitions en éveil. Espérances et regrets, affections et rancunes, loyauté et perfidie, abnégation aveugle et appétits malsains , grandeur d’âme et petitesse d’esprit, — dans toute la gamme des qualités, des faiblesses ou des dispositions humaines, il n’en est pas une dont les adversaires du plébiscite ne se soient ménagé le moyen de se faire un auxiliaire. Peu leur importe le chaos qui résulterait de cet amalgame de négations si, par une fatalité heureusement impossible, ils arrivaient k en former une majorité de surprise. Ils veulent des non, le plus de non possible; pour en obtenir , tous les moyens sont bons, toutes les coalitions sont acceptables. Que leur font les intentions ultérieures de leurs alliés d’un jour? Que leur font les déchirements dont la France pourrait avoir à payer le triomphe accidentel de cette ligue du renversement ! Le seul point commun entre toutes ces négations, frelatées de tant de manières diffé-...
L’Écho des vallées (1836-1883)

À propos

L’Écho des vallées est un journal pyrénéen, qui a paru entre le 15 juillet 1836 et le 24 juin 1883. À cette date, il renvoie ses lecteurs vers une autre publication départementale, l’Avenir des Hautes-Pyrénées. Entre le 19 mars et le 15 août, à la suite de la Révolution de février, il prend le nom de Sentinelle du peuple. Peu de temps après la chute du Second Empire, il prend le sous-titre « Journal catholique conservateur des Hautes-Pyrénées ».

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