Extrait du journal
Cette somme s’accroîtra chaque année, car nos forêts vont sans cesse en diminuant. Elles occupaient jadis une superficie de 20 millions d’hectares. Il n’en restait plus en 1791 que 9,589,000. De 1803 à 1827 la diminution a été de 175,000; de 1827 à 1814 de 150,000; à cette époque il ne restait plus que 8,787,000. Dans un demi siècle, un douzième de nos bois avait disparu ; l’Etat et les établissemens publies n’en possédaient qu’environ 3 millions, et les particuliers 5,707,000 hectares. Ces chiffres produits à la tribune de la Cham bre des Pairs, en 1847, ont même été exagérés peut-être. Il était facile de se tromper en com prenant dans le sol forestier des terrains jadis boisés, et qui aujourd’hui sont dépouillés et in cultes. Des statiliciens récens ne donnent à la France que 7,073,000 hectares de bois. Les chênes surtout disparaissent à vue d’œil. Les hautes futaies oui été si peu épargnées qu’il n’en reste plus que 500,000 hectares. On ne les recherche guère ; on ne les laisse point vieillir ; et combien deviennent rares celles qui sont sou mises à un aménagement de 160 ans, comme elles devraient Vôtre pour servir aux construc tions navales ! Mais, dit-on, si la France doit pourvoir à l’avenir de la marine nationale et de la marine marchande, il lui est facile de se procurer en Corse et dans la Guyane ces beaux arbres que le service réclame. Pourquoi, lorsque notre sol peut produire le bois qui nous est nécessaire, nous priver de ce que nous aurions tout près parce que nous pouvons l’avoir au loin en traversant les mers? En temps de guerre nous serait-il facile d’aller nous approvisionner dans la Guyane? Ne pour rait-il pas enfin arriver que cette colonie et la Corse même vinssent un jour momentanément à se séparer de nous ? Voici une autre objection. Si l’on doit crain dre de manquer de forets, il ne faut pas s’ex poser à manquer de labourable. Sans doute, il ne faut pas sacrifier l’industrie agricole à la sylviculture ; mais sans appauvrir l’une, on peut enrichir l’autre. Il est de grandes étendues de terrains qui ont été toujours ingrats ou complètement rebelles aux efforts de l’agri culteur. Tels sont les sommets quartzeux silicieux des montagnes primitives, les plaines vaqueuses, les sables, les plateaux des collines calcaires....
À propos
L’Écho des vallées est un journal pyrénéen, qui a paru entre le 15 juillet 1836 et le 24 juin 1883. À cette date, il renvoie ses lecteurs vers une autre publication départementale, l’Avenir des Hautes-Pyrénées. Entre le 19 mars et le 15 août, à la suite de la Révolution de février, il prend le nom de Sentinelle du peuple. Peu de temps après la chute du Second Empire, il prend le sous-titre « Journal catholique conservateur des Hautes-Pyrénées ».
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