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L’Écho rochelais, 3 mars 1848

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L’Écho rochelais
3 mars 1848


Extrait du journal

UN SUJET D'GPÈRA-COMiQUE. (Suite.) Théièse passait pour la tille la plus vertueuse du pays. A dater du jour dont nous parlions , on la vit redoubler de piété ; soir et matin on la trouvait dans l'église ; elle visilait le curé jusqu’à importuner sa vieille gouvernante , et sans affecter de précautions. Mais chose étrange ! ce changement de conduite ne produisit point le bon effet qu'on aurait pu croire ; il coïncida justement avec les premières atteintes qu’eut à souffrir la répu tation sans tache de la jeune fille. On ne voulut voir dans ses visites fréquentes à la cure que les scrupules d’un esprit trou blé. Dieu sait aussi ce que l’on pensa de son assiduité à lcglise. Les bonnes femmes hochaient la tête en la voyant passer. — On ne sait plus à qui se fier, criait un jour à sa voisine la Simonne, alliée des Etienne. „ — On ne sait jamais non plus, dit l'autre, à qui se fier en fait de rapports. Le monde est bien méchant pour les pauvres filles. — Ah! que je voudrais que Thérèse fût sans reproche. Jene dis que ce qu’on dit ; d'après ça , si les Beurré ont vu quelqu’un rôder à l’entour de chez Etienne, et toujours le même, il est bien étonnant qu’une fille d'honneur ne dise pas la chose à son père. . . — Mon Bien ! faut tout savoir. Son père, il est bien assez tourmenté, ce pauvre cher homme, qu’il se dévore de chagrin à lui tout seul ; le dit-il à sa fille, ce qu'il a sur l’estomac. Il n’était que trop vrai ; le brave Etienne , soumis à des vexa tions successives, voyant sa ruine imminente ,*ses charges re doublées l"impossibiiité de les soutenir par son travail, était tombé dans une affliction profonde, qu’il cachait surtout à sa fille. Comment lui dire, après avoir élevé cette chère enfant dans l’aisance, qu elle touchait a sa dermere. détresse ; que sa dot, amassée avec peine, était dissipée ; qu’il fallait renoncer à s’établir ? Comment lui laisser voir qu’elle enterait bientôt ré duite à travailler en journée , à ramasser do i herbe ou à men...

À propos

Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.

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