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L’Indépendant du Cher, 18 septembre 1897

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L’Indépendant du Cher
18 septembre 1897


Extrait du journal

On avait beaucoup parlé du mou vement administratif avant son ap parition ; on en parle un peu moins depuis qu’il est paru. C’est le plus bel éloge qu’on puisse en faire. Cela prouve, en effet, que M. Burthou s’est tenu dans la vraie note, et que, suivant sa propre expression, il a donné toutes les indications néces saires, sans vouloir aller jusqu’aux exécutions inutiles. Ce n’était pas une besogne facile qu’avait là M. le Ministre de l’inté rieur. Il est bien certain que son rôle aurait été beaucoup plus com mode. s’il avait voulu, comme on le lui demandait de divers côtés, liqui der, d’un trait de plume, tous les préfets qui se sont, à un moment donné, fourvoyés dans la politique radicale. La liste en est facile à dresser : M. Bartliou la connaît mieux que personne, et rien n’était plus simple que de marquer tous ccs fonctionnaires d'une croix noire, comme des moutons qu’on envoie à la boucherie. Mais M. Bartliou a compris qu’il agirait là en homme de parti, et non pas en homme de gouverne ment. Avec un très grand sens de la justice, il a fait un départ exact entre ce que j’appellerai les préfets incurables ét ceux auxquels il était possible d'infuser un sang nouveau. Ces derniers, dans un mouvement administratif, sont toujours en plus grand nombre qu’on ne croit, et tout dépend, pour les ramener dan s la bonne voie, de l’énergie, de la fermeté du ministre, et du plus ou moins d’autorité qu il a su prendre sur son personnel. C’est là une question plus impor tante qu’on ne croit, car, bien que nous ayons la prétention d’ètre guéris des individus, on est toujours beaucoup plus attaché, en France, à tel ou tel homme qu’à telle ou telle politique. Il est d’ailleurs tout naturel, dirait M. de la Pulice, (pie, dans les affaires de personnel, les questions de personnes jouent un grand rôle. La grande autorité de M. Constans ne tenait pas à la po litique qu’il suivait et que d’autres ministres avaient pratiquée avant lui. Elle tenait à un ensemble de qualités qui lui étaient propres, à la confiance personnelle qu’il inspirait à ses subordonnés, à l’espèce de fascination qu’il exerçait sur eux, en un mot, au prestige qu’il avait su conquérir, et qu’il garde encore sur l’administration, quoique ayant depuis bien longtemps déjà quitté le pouvoir. M. Bourgeois, ù son tour, était bien loin d’ètre dépourvu de ces qualités particulières. Il faut savoir rendre justice même aux gens dont on combat la politique, et il est très certain que M. Bourgeois qui, soit comme sous-secrétaire d’F.tat, soit comme ministre, est passé plusieurs fois par l’Intérieur, avait su prendre un sérieux empire dans la maison. L’ancien président du conseil est de manières accueillantes ; il a de la cordialité et de la bonhomie, et beaucoup de préfets qui n avaient aucun goût pour lo politique radi cale s’y sont laissés aller à la suite d’un ministre qu’ils avaient connu aussi modéré qu’eux-mêmes, et qui leur apparaissait, dans son cabinet, trop prudent, trop avisé, je dirais trop bon enfant pour vouloir boule verser l’ordre de choses établi. Ainsi, de tout temps, l'habileté des gens a consisté à faire avaler en douceur les plus fortes pilules. Aussi, n’est-ce pas tout que d’avoir...

À propos

Fondé en 1890 à Bourges, L’Indépendant du Cher était un journal dévolu à la cause agricole et ouvrière. Il paraîtra jusqu’en 1915.

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