Extrait du journal

duisons plus loin. Et ce n’est pas parce qu’en dehors des réunions du conseil des ministres, l’un des membres du Cabinet aura, à II gram, pris la précaution de déplorer flocs concessions faites à l’Italie fasciste au détriment des engagements pris envers la S. D. N., ou qu’un autre aura vanté, à Bordeaux, les vertus du libéralisme et condamné les méfaits de l’étatise après avoir contresigné plusieurs centaines de décrets-lois (si ce lest pas là de l’étatise, qu’est ce qui en sera ?) qu’il sera possible aux membres de l’équipe Laval de prétendre chacun à un jugement visant exclusivement leur personne quand un grand règlement de comptes aura été rendu inévitable tant par les trop nombreuses déceptions d ordre matériel, résultant de la crise, que par toutes les désillusions d’ordre moral résultant de la répétition et de l’impunité de scandales financiers et administratifs de plus en plus écœurant. Si l’apparente union sacrée n’est, comme il le paraît au Quotidien qu’un moyen « de tenir en échec les grands principes en dehors desquels il ne saurait y avoir ni République ni démocratie » — si surtout cette union sacrée doit simplement fournir le prétexte sans lequel on n’oserait pas s’asseoir à la même table que des politiciens déconsidérés et déjà promis à quelque cour de haute ou basse justice, les élus qui auront commis Fimprudence de la pratiquer, même s’ils s appellent Edouard Herriot, ne devront compter sur aucune indulgence de la part d’une opinion d’autant plus implacable qu’elle aura été plus longtemps et plus aveuglément con! fiance....