Extrait du journal

La Paix est faite, puisque l'&KnisUcs est signé. Les Chambres vont connaître tantôt la nouvelle, dont la primeur, par un protocole qui fait sourire; leur a été réservée.Mais ne chicanons pas la forme, en un jour si beau. La paix est faite. Depuis ce matin le flot est tari du généreux sang qui coula pour la libération de la France et pour la liberté du monde. Vous, les mamanB, les femmes, les sœurs, qui avez là-haut un soldat, vos cœurs vont cesser de souffrir de l’an goisse qui vous serre depuis cinquante mois : Vos absents ne sont plus en péril ; ils vivront. Trop de leurs camarades sont morts, à côté d’eux, offerts en holocauste, pour la victoirel Mais c’en est fini de ces_ atroces hécatombes. La vie chasse la mort et rentre Avec la divine paix. On va pou voir travailler, refaire la France, releverses ruines, et donner à son renouveau un prodigieux essor. L’armistice a été signé par l’Allemagne tel qu’il lui était présenté, sans une correc tion, sans une rature. Ses conditions sont justes, écrasantes, impitoyables. Aussi bien la volonté du maréchal Foeh, représentaht de l’Entente, était inflexible : «’était à prendre ou à laisser. Laisser T Mais nos armées qui viennent de libérer Je sol français presque tout entier allaient bien tôt mettre le pied sur le territoire de la ré publique allemande. . Le peuple ennemi brusquement tombé du haut de ses espoirs insensés était inca pable de se reprendre. 33 lui fallait donc s’incliner. Qu'on ne l’oublie pas : Notre victoire n’est due ni à une surprise, ni à une las situde éphémère, ni même à la révolution allemande. Elle est le ^résultat exact, cal culé, prévu, d’un effort militaire préparé par un grand capitaine, exécuté par des armées alliées incomparables. En fait, la guerre est gagnée par nous, depuis le jour où Guillaume se résolut, la. rage au cœur, à solliciter notre armistice. Ainsi, la victoire gardera dans l’histoi re, le véritable caractère qu’elle doit avoir; la lutte sublime de la plus grande entité morale qui soit sur la terre : la France, contre l’immonde barbarie. Nous avons été1 soutenus, aidés, réconfortés, servis par de grands. alliés qui tous, à leur rang, ont droit au succès ; Chacun ea a sa part et tous l’ont tout entier. Ah ! qu’elle est belle, la figure de notre pays, à cette heure, émouvante où fi reçoit le prix de son sacrifice i Tant, de lauriers ne sécheront pas tant de larmes. Mais nos cœurs gonflés de douleur et d’espérance témoigneront plus d'amour encore s’il est possible, et plus de fierté, et de grstftvda à notre mère, la Fsanee éternelle. l£ûn...