Extrait du journal

Monté d’abord jusqu’à cet extraordinaire ,Dainmartin-en-Goële, si peu connu, qui do mine, archaïque et lumineux, du haut de ses. ravins boisés, l’immense et riche plaine dé « France »; j’en étais descendu par le petit train qui escalade ensuite. 1a colline sylvestre de Montgé, puis celle de Monthyon,. puis le rocher de Penchard qui est au-dessus de Meaux.». Dammartin-Monthyon-Penchard : 1a première crête que L’on rencontre quand on se rend de Paris vers l’Ourcq, cette crête au pied de laquelle nos troupes étaient au premier jour de la Marne et dont la conquête nous a coûté tant de sang !... De Monthyon, je me dirigeai, toujours plus à l’est, à travers le plateau, où les hec tares de betteraves alternent avec les hec tares de- terres moissonnées ou labourées. Et la pleine lune était déjà haute sur Vareddes quand j’arrivai à Barcy. Nuit claire et froide succédant à une fournée chaude. .Nuit d’anniversaire sur un champ de ba taille. ©O© Après avoir pu distinguer, malgré l’heure, les traits de la statue — Notre-Dame de la Marne —• et l'inscription du grand monu ment élevé là, au milieu des vastes cultures où, trois ’ jours durant, se livrèrent de si : rudes combats : « Tu n’iras pas plus loin ! » —, je m’aperçus que, dans cette solitude, un inconnu m’avait rejoint : — Peut-on croire, me dit-il, qu’il se soit trouvé à Meaux des gens pour proposer d’étouffer, cette année, la commémoration de cette victoire ? Comme si, détournée de Meaux, la reconnaissance de Paris ne eerait pas accourue directement vers ces plaines !.. «Vous avez vu la crête Dammartin-Monr thyon-Penchard. Elle servait de frontière...