Extrait du journal

Des calendriers ! Il en est île toutes les formes et de tous les aspects : les uns. riches, les autres naïfs quoique présomptueux, offrant à l’œil soucieux du consultant,tantôt une fraîche figure du jeune femme, tantôt une série de scènes de genre où des personnages fanfreluches s’ébattent dans un paysage d’été, tout verdoyant, d’automne, tout roussissant ou d’hiver tout blanchissant. Chacun de ces calendriers porte à l’acheteur un peu des préoccupations de l’artiste qui l'a conçu, et l’acheteur n’achète que celui qui flatte ses propres préoccupations ;il est donc bien certain qu’une collection complète des calendriers d’une année sera comme une sorte de confession générale de toute une humanité. J’ai été amené à cette constatation amusante par le calendrier que l’artiste imprimeur Eugène Verneau m’a offert pour mes étrennes. Il est orné d’une lithographie d’Henri Rivière et le texte ainsi que les ornements en ont été dessinés par Georges Auriol. Celui-là, parmi tous les calendriers de l’année a une valeur consolatrice.L’étroite hautcadreou s’inscrit l’image,découle une telle paix, une telle tranquillité, que, consultant sur la totalité des jours à venir la date des échéances et celles des fêtes qu’on ne peut éviter, on sent s’atténuer l’amertume de leur constatation....