Extrait du journal

Anatole le Braz voulut tout recevoir de la Bretagne, pour tout lui donner sa vie, son talent, son laheur, son amour et sa gloire. Il n'y a pas d'exemple plus accompli de parfaite communion et d'incessant échange entre un homme et son pays. Dans toute l'oeuvre de Le Braz, je pense qu'il ne se trouve pas une seule ligne qui ne se rapporte à la Bretagne. Par elle, il naquit poète, et la chanta, Pour elle, il se fit savant, étudia son histoire, sauva de la ruine ses monuments littéraires, ses légendea, son théâtre. Pour elle encore, il devint le plus subtil et le plus séduisant des orateurs, il courut le monde et traversa les mers afin de la faire connaître et aimer sous tous les cieux. Cette vocation de pèlerin passionné de sa Dame à l'Hermine, d'ambassadeur du roi Artur, roi immortel comme sa race, avait absorbé toute son activité dans les derniers temps de sa vie. Il n'écrivait plus de la matière bretonne •, mais il ne pensait toujours qu'à la Bretagne et ne parlait que d'elle....