Extrait du journal

Si un pauvre diable, père de famille, man quant de travail dérobe un pain pour nourrir les siens il est traîné au poste, emprisonné et condamné sans pitié. Il est déshonoré à tout jamais. Il est voleur, ses enfante sont dos fils de voleur, il n’y a plus pour lui ni pitié, ni miséricorde. La prison est toujours ouverte pour lui. Si un fils de famille se rend coupable d'une infamie, s’il vole, enfin 1 il est traité avec les plus grands égards, on a l’air de s’excuser d’être obligé de le traiter comme un simple gredin. Nous avons raconté, il y a quelques jours, les exploits de ce jeune noceur qui, entre autres canailleries, volait cinq cents francs chez Mlle Léonide Leblanc. Ce voleur qui chapardait l’argent qu’on laissait traîner dans les maisons où on le recevait ; ce voleur, qui volait non pour nourrir les siens mais pour faire la noce vient d’être remis en liberté t Ce voleur appartenait, paraît il, au meil leur monde, it c'est à de hautes influences qu'il doit la faveur de ne pas aller s’asseoir sur le banc d'infamie, alors que nous y voyons défiler tous les jours un tas de pau vres diables qui n’ont rien fait, qui n’ont eu souvent que le tort d’avoir faim et qu’on condamne durement et brutalement. Quand donc la loi sera-t-elle égale pour tous? H. O....